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CARTES POSTALES DE POILUS

1914 - 1918          Page en cours de construction     

DIFFERENTS TYPES DE CARTES utilisées par les POILUS

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Les cartes que je mets progressivement en ligne à partir de ce jour, ont été récupérées pour la plupart dans des boites en carton, souvent des boites à chaussures, où elles étaient proposées aux clients par des marchands. Leur valeur provenait des images, aussi je ne les ai guère payées cher. Personne ne se souciait des textes, souvent les marchands étaient étonnés de me voir regarder pour faire mon choix ce coté des cartes. " Personne ne s'y intéresse !" me disait-ils souvent ! Et oui, personne ne s'intéressais aux poilus, même leurs descendants qui avaient bradé pour quelques pièces ces souvenirs dont ils n'avaient " rien à foutre !" Alors, aujourd'hui, j'entends que pour le centenaire, une initiative a été prise par une administration, quelque chose comme le "patrimoine national", un patrimoine qui ne se réveille que pour fêter les centenaires ! Personnellement, je trouve cela quelque peu indécent. Mais pour quelle raison la France serait-elle fière d'avoir tué 1 300 000, de ses jeunes hommes en quatre ans ? Pour RIEN ! Ztriktement RIEN, puisque un peu plus de vingt ans plus tard, l'Europe repartait au casse-pipe conséquence du calamiteux traité de Versailles ! et qu'aujourd'hui la France est totalement asservie à la politique économique, financière et monétaire allemande, dans un état d'abaissement proche - dans un autre domaine - de celui qui a amené Pétain au pouvoir !

La même France a fait Maréchal un Joffre, il n'était qu'un assassin incompétent, un Nivelles est parti tranquillement à la retraite ! Et combien d'autres tout aussi responsables imbéciles de dizaines de milliers, voire de centaines de milliers de morts. Je disais un peu plus haut : 1 300 000, morts, mais en réalité, il y en eu plus. Beaucoup moururent dans les années qui suivirent la guerre que l'on ne "comptabilisa" pas. Les gaz, les maladies contractées dans les tranchées, les blessures, ont eu raison d'eux. D'autres, des centaines de milliers, rescapés mutilés ont vécu sur un pied, avec un bras, un œil, quand ils n'avaient pas perdus les deux, pieds, jambes, bras ou yeux ?

Je le dis souvent sur ce site : les patries sont des putains ! Comme hier elles envoyaient avec une légèreté qui nous étonne encore, leurs fils à la mort, aujourd'hui, elle jettent les arrières petits-enfants de ces derniers au chômage, dans la rue, elles les condamnent à la misère, et nous posons la question encore une fois, l'éternelle question à laquelle les gouvernants, ces médiocre crétins arrivistes ne répondent que par des mensonges : POURQUOI ?

Après avoir massacré une génération d'instituteurs et de professeurs d'une rare qualité, elles ont détruit leur œuvre : l'Education nationale qui n'est plus que la fabrique à crétins que demandent les magnats de la finance pour les réduire en esclavage !

La France et l'Allemagne sont deux grandes putains qui se débattent sous les yeux d'une troisième qui serait plutôt une mère maquerelle : l'Angleterre !

Mon grand-oncle qui avait fait, comme mon grand-père, cette guerre, mais qui lui avait survécu contrairement à ce dernier, refusait d'en parler comme il rejetait tout ce qui était commémoration, défilé, discours des abrutis d'un jour succédant à ceux de la veille. Beaucoup, comme lui, sont morts sans avoir pardonné, ils ont eu raison, dommage simplement qu'ils n'aient pas, comme les Russes, tourné leurs fusils contre leurs officiers et les gouvernants ! Car le seul devoir sacré d'un citoyen quand son pays le requiert à la guerre, est de tuer ceux qui veulent la faire ! Si ceux qui déblatèrent à cœur de journées sur des droits de l'homme qui ne servent qu'à les tenir au chaud, y tenaient vraiment à ces droits, ils en auraient inscrit ce devoir au premier chapitre.

Lisez ces cartes, insignifiantes, émouvantes, drôles, rassurantes, inquiétantes, vous y trouverez peut-être celle d'un aïeul, mais pensez que la main qui les a écrites appartenait peut-être déjà à un mort quand leurs destinataires les ont lues. (Certaines cartes sont référencées sous un numéro qui correspond à un classement interne dans ma collection.)

 

La carte représente une tombe sur le plateau de la Vaux-Marie (Meuse) "où tombèrent 11000 prussiens et bavarois, 4 officiers et 232 hommes y sont enterrés"

 (Réf.45) Mardi 29 Aout 1916

Cher petit (Marius) J'ai bien reçu il y a trois jours ton aimable petite lettre me faisant part de votre excellent état de santé et si j'ai quelque peu tardé à te faire réponse c'est parce que ces derniers jours j'ai eu plusieurs voyages successifs à faire et que par surcroit il m'a fallu déménager de la brigade. J'ai en effet dû à mon grand regret quitter le poste de cantonnement de la 31e brigade où je me trouvais placé depuis le 8 juin pour rejoindre celui de la division. Où nous sommes maintenant le service n'est pas dur non plus mais sous le rapport de la nourriture et de l'installation nous ne sommes plus aussi bien que nous l'étions. Tu me demandes pour toi et ton frère des bagues en souvenir de cette grande guerre : il y a longtemps que j'y avais pensé aussi et j'espère bien pouvoir d'ici peu te donner satisfaction mais j'ai a te demander un avis: voudriez vous que je vous envoie des petites bagues que vous ne pourriez porter que pendant un an ou deux ou au contraire que je vous en fasse parvenir des grandes que vous mettriez dans une boîte jusqu'à ce que vous soyez arrivés à l'âge d'homme mais lesquelles à partir de cette époque vous pourriez porter au doigt pendant toute votre vie? J'ai aussi pensé à vous faire parvenir des porte plumes fait de douilles de balles boches et je ferai tout mon possible pour que mon intention puisse se réaliser. Au revoir mon petit Marius, je t'embrasse bien avec toute la famille.

 A cette heure l'Italie vient de déclarer la guerre à l'Allemagne et la Roumanie à l'Autriche, la guerre sera de ce fait de beaucoup abrégée.

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La carte représente le Général de Castelnau. Elle n'est pas datée et ne comporte pas de destinataire. Le Général de Castelnau - 1851 - 1944, qui exerça des commandements importants, perdit trois de ses fils durant cette guerre.

 (Réf.227) Un père héroïque                                                             

Parmi ses officiers, il va, revient, s'arrête

Dicte un ordre précis tout en se promenant

Un homme entre, hagard, sa voix sourde halète :

"Mon général ..., mon général Le lieutenant!

"Quel lieutenant? .. Mon fils?

                      Tout à l'heure .. une balle"

Et le chef a compris, son front s'est incliné

La lèvre qu'on devine est à peine plus pâle

Mais le corps est de marbre et n'a pas frissonné.

Le père cependant en un éclair rapide,

A revu son enfant tel qu'il était parti;

Il voit la mère en pleurs .. il le revoit petit

Mais des vaillants sont là sous son regard humide;

Et fier, se redressant, prêt à croiser leurs yeux

Ce soldat n'a qu'un mot: "Continuons Messieurs!".

                                  Maurice Allan

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La carte représente Lyon. Abside de la cathédrale et Fourvière. L'orthographe est assez représentative de celle que l'on trouve assez souvent. La guerre a amené à correspondre des gens qui ne le faisaient pas, ou peu, auparavant. L'homme qui écrit et qui a eu la chance d'être réformé, semble quand même avoir perdu un œil et une jambe ! Beaucoup !

 (Réf.69) Anneyron le 29/9/17

                                                                                               

Ma chère infirmière

Que devriez vous pensser de moi de rester si longtemps sans vous donner de mes nouvelles, cet pas que je ne pensse pas à vous au contraire j'y pensse même très souvent et surtout au bon soint que vous m'avez donner pendant mon séjour au 114. j'en garderait un bon souvenir aussi longtemp que je vivrait. A présent je commence à bien travailler ça met bien pénible quand même car je ne suis plus à mon aise comme avant enfin cet probable que je continurait pas à travailler la terre car lon ma proposer une place de concierge dans une usine qui se construit tout pret de chez nous. 2000 fr de paye loger chauffer éclérer mais je ne set pas encore quand j'y rentrerait. Je suis réformer depuis le 6 Aout avec 750 pour ma jambe et 300 pour l'oeil. Je suis en bonne santée et désire que ma carte vous en trouve de même. Bien des chose de ma part à toutes ces Dames et demoiselles A vous mes bon souvenir   Thanas Drôme

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Une carte de provenance italienne montrant un bateau dans un port. C'est une carte d'un soldat de la calamiteuse expédition de Salonique durant laquelle les alliés se battirent surtout contre la dysenterie et ne parvinrent jamais à percer les lignes turques, même très légères au début.

 (Réf.47) Le 25 Janvier 1917                                                                     

Ma chère marraine

C'est avec un grand plaisir que j'ai reçu votre carte et Moi par retour du courrier je m'empresse de vous faire réponse car il faut beaucoup de temps pour avoir des nouvelles dans ce pays d'orient j'ai fait le voyage très bien sans être du tout malade c'est déjà beaucoup car la traversée a été assez rude et pour le moment je suis aux environs de Salonique nous allons monter sur le front ces jours ci Je ne vous fais pas d'autres détails pour le moment, je vous quitte chère marraine en vous embrassant de loing. Amitiés à toutes sincères Joseph

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Cette carte donne une idée de la difficulté de communiquer pour ces gens qui avaient été déracinés, pour la seconde fois - la première étant les service militaire - ou la première pour ceux qui faisaient leur temps dans cette guerre. Je ne donne pas le nom du signataire ni la reproduction qui le révèlerait pour éviter que des imbéciles et des crétins - l'espèce la mieux représentée sur cette planète, - ne se moquent des contemporains homonymes.

Le Calvaire de Chateaubourg.

(Réf.49) Le 12 (effacé) 1918

Je viens par ses deux mots vous renouveler toujours de mais bonnes nouvelles et je désire ardemant que la présante ira vous rejoindre dans le même avantajeu.

Je man vais vous dire que nous sommes trais mal cantoner et baucoup de bou. Jai trouvé ma jument trais abimer elle marcheu sur trois jambes et toutes mais afaires dans un grand désordre se qu'il fait jan suis complaitemant dégouter, pour ma sitation elle ait sorti deux jours avan ma rantrer de permeu mais mon camarade na pa pour me lanvoyer vu que je devais rantrer sous peut de perme ...

Je vous qu'ite sur ses deux mots avec lais poir de nous revoir et davoir de vos boneus nouveles. Le colis et tait en parfait état et je vous promais que les copains étais contans jan ais inviter 6. Je vous ambrace a touts  Jean Baptiste

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La carte représente un tableau de Jacquier: Après la bataille (illustrant le célèbre poème de Victor Hugo), elle n'est pas datée mais, faisant partie d'un lot de cartes datées de 1914 à 1918 et selon le contenu, elle est probablement de cette époque. Les paysans, mobilisés, demeuraient plus attachés à leur "travail", le domaine soumettant toujours ses propriétaires aux mêmes obligations.

(Réf.60) 28 Janvier jeudi soir                   

Ma chère aimée

Tu vas croire en recevant cette seconde carte qu'il m'est arrivé quelque chose mais il n'en est rien, j'ai vu Camus hier soir qui m'a remis mon paquet et m'a parlé de ma vache. Je vais vous dire ce qu'il faut lui faire. Fais donc cuire des fèves, donnez lui a manger, pas trop et ne la menez pas à la rivière, donnez lui un seau le matin et un le soir pas plus. Dans ce seau d'eau si tu peux faire cuire du riz tu lui mettras le jus, 2 litres environ. C'est bien embêtant pour vous que je ne sois pas là mais en ce moment il m'est impossible. Ne la forcez pas à boire. Je te remercie bien de ce que tu m'as envoyé c'a m'a fait bien plaisir, mais j'aurais certes mieux aimé aller le chercher moi même, je vous aurais vu tous, je serais plus tranquille. Je n'ai pas écrit au sujet de l'allocation car j'ai reçu la lettre de Jeanne le jour que je voulais le faire. Seulement je pense toujours écrire je verrai comme ça ira. Si tu veux m'envoyer de l'argent tu feras bien ça commence à s'épuiser et cependant je ne vais pas trop vite. Jé n'ai pas grand nouveau à t'apprendre, j'ai les enveloppes de ta sœur je les enverrai quand je pourrai, à moins que vous ne vouliez venir les chercher à votre choix.

Ton mari chéri qui t'embrasse bien tendrement.                                         JM

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C'est la guerre, la carte représente la statue d'Urbain II dans les environs de Port à Binson Chatillon sur marne. Pour certains, les permissions sont des pèlerinages ... dans des ruines !

 (Réf.64) Reuil 27 Octobre 1914                             

Cher frère

Je suis à Reuil depuis huit jours. Je suis venu voir la famille pour savoir comment s'est passée la vendange et s'ils ont eu à souffrir des Prussiens. Tout s'est bien passé pour eux heureusement mais il n'en est pas de même dans plusieurs pays des alentours que j'ai visités ces jours derniers notamment Port à Binson 19 maisons détruites par les obus, Jonquery, complètement incendié par les Prussiens ainsi que la Chapelle etc ...

J'ai reçu hier des nouvelles de Chalons, toute la famille est en bonne santé. Georges y est toujours les trains n'allant pas jusqu'à Nancy.

En attendant le plaisir de vous voir je vousembrasse de tout coeur

                        P Jacquet.

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La carte représente Le château de Versailles, vue sur l'Orangerie, il est dommage que la signature soit illisible :  " Beaucoup plus de tétons que de sabres !" me semblant un magnifique slogan.

(Réf.68) Versailles 8 Mars 17             

(adresse illisible)

Je quitte le 20é (Traiz) (illisible) ce soir sans (illisible) de toutes les (illisibles) nécessaires.

Quel changement dans les bureaux à coté du pauvre K12...! 42 (jeunes) travaillent au fichier de position pour la Défense Nationale avec un patriotisme qui varie entre 4 et 6f5 à par jour - c'est simplement merveilleux ...!!

Vous donnerai d'autres détails sur prochaine lettre.

Un (bon Jacques de Huez) votre vieux Guy.

Beaucoup plus de tétons que de sabres!

avec un moral excellent - Bon courage on les aura!!               (Illisible)

 

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La carte représente l'Arc de Triomphe, la date figure sur la photo: 18 Juin 1915. Le recto figure sur la page "types de cartes" et ne présente pas grand intérêt, sauf l'absence du tombeau du soldat inconnu (visible ?) - nous sommes en 1915 - et le commentaire à la curieuse conjugaison.

 (Réf.93) Je pense Alice que ma carte vous trouvera revenue chez votre sœur je vous envoie une coupure de mercredi du Petit Journal un tank échoué à (Trop?). J'ai pensé tout de suite à votre mère, elle qui les redoute elle a du avoir peur et aujourd'hui c'est Villers-Cotterêts qui a été bombardé par une pièce à longue portée. Enfin le temps passe sans amené de grands changements malheureusement. On n'est toujours à la même place, bien des hommes tués pour n'avancer à rien. Tout le monde se décourage bien. Pour l'instant il est 10h du soir et tout le monde baille en l'air à regarder les avions allé et venir allumés. Nous avons les journées bien chaudes, aujourd'hui on n'est mieux nous pensons que tous les votres, à la guerre ou au repos vont bien. Ceux qui se battent en ce moment sont à plaindre. Je crois qu'il n'en reviendra pas beaucoup, pour les voir revenir mutilés comme on en voit ici ou aveugles il vaut mieux qu'ils ne reviennent pas du tout, c'est affreux de voir ces malheureux dans les rues, surtout les aveugles, c'est le pire de tout. Amitiés à vos parents et chez Thinaise si vous la voyez. De tous trois nos bonnes amitiés.   ST

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La carte représente un bouclier aux couleurs de la France et des fleurs, avec l'inscription "Doux souvenir". Elle ne porte pas la mention du destinataire. Le recto, doux souvenir, figure sur la page "Types de cartes".

 

(Réf.113) Le petit St Georges 12 Juillet 1916

Ma petite Marie

C'est avec surprise que j'ai reçue cette petite carte qui m'a causé un réel plaisir. Je vous remercie bien des fois Monsieur Chevée lui aussi ne m'a pas oubliée et c'est avec peine que je l'aie vue partir étant si bien habituée à le voir tout les jours.

Mais je pense que cette guerre va bientôt finir c'est le dire de tout le monde et que nous aurons le plaisir de nous voir souvent.

Bien des choses aimables de ma part à la Maison, à Renée et pour vous ma petite Marie.

Mes meilleures amitiées

                   Votre amie

                         G. Franchard

 

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