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LES ŒUVRES : Leurs oeuvres

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GABORIAU EMILE

Saujon (Charente maritime) 1832 - Paris 1873

 

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Messagrie ( Bourgeois.andre@9online.fr ) ( Français seulement, les pièces jointes ne sont jamais ouvertes. )

"Lu d'affilée L'affaire Lerouge, Le Dossier 113 et le premier volume de Monsieur Lecocq de Gaboriau. Le second volume me tombe des mains, car Gaboriau patauge dans une psychologie conventionnelle dès qu'il quitte son meilleur domaine : la recherche policière, où il se montre un extraordinaire pionnier, précurseur de tous les romans détectives; ceux de Conan Doyle ne sont que piquette auprès des siens." André Gide - Journal 4 mars 1943

Bibliographie

Il exerce le métier de clerc d'avoué, puis s'engage dans l'armée en 1852. Après un séjour en Afrique, il est réformé en 1856. Il entre alors comme employé dans une entreprise et ce n'est qu'en 1859 que commence sa carrière de journaliste comme correspondant de la campagne d'Italie de Napoléon III. Il publie en 1861 et 1862 des recueils humoristiques et avant 1864 plusieurs ouvrages historiques sans compter Les petites ouvrières, publiées sous le nom d'un ami à qui il offrira les revenus de ce livre en récompense de travaux effectués pour lui. En 1864, il entre au quotidien Le Pays. C'est là qu'il publiera sous forme de roman feuilleton son premier roman judiciaire (policier) : l'Affaire Lerouge, inspiré d'une affaire criminelle contemporaine. Cette oeuvre, reprise par le Petit Journal en 1866, connaît alors un immense succès. Il commence une carrière de feuilletoniste et publie : Le Dossier 113, le Crime d'Orcival, 1867, Les esclaves de Paris, 1868, Monsieur Lecoq, 1869, la Vie Infernale, 1870, la Clique dorée, 1871, la Corde au cou, 1873, l'Argent des autres, 1874.

Admirateur d'Edgar Poe (1809-1849) qui fut pour lui une source d'inspiration, il est le père du roman policier moderne et le célèbre détective de Conan Doyle (1859-1930) lui devra beaucoup malgré la mauvaise foi de l'auteur.

Emile Gaboriau est une preuve parmi d'autres que le roman dit "policier" ne peut pas être cantonné dans un genre secondaire ce dont certains doutent encore à l'heure où Simenon entre dans la Pléiade. Il est sans conteste un grand romancier, un de ces auteurs capables d'embrasser fortement une série de personnages dont les vies se mêlent au travers d'une intrigue puissante qui plonge ses racines dans les vices et les passions les plus forts.

L'oeuvre journalistique d'Emile Gaboriau, importante, n'a pas à ce jour, fait l'objet de publications en volumes.

* * *

En faisant la connaissance d'Emile Gaboriau, père du roman policier, je ne pensais certes pas trouver un écrivain d'une telle envergure. Il faut que le " genre " policier soit bien cantonné pour que l'on n'ai pas reconnu l'importance d'un tel écrivain. Gaboriau n'est pas seulement remarquable parce que véritable initiateur d'un genre, il est également un écrivain qui marque son époque par le style et la force avec laquelle il pose ses personnages. Gaboriau n'est certes pas un écrivain " psychologique ", l'analyse n'est pas sa caractéristique, il faudra encore attendre un bon moment pour voir émerger cette littérature, mais chez Gaboriau, l'observation est poussée jusqu'au seuil même du roman d'analyse et, en ce sens, il n'est pas osé de dire que Gaboriau est aussi un précurseur de ce type de roman. Il arrive même qu'il s'y adonne et, certes, il n'est pas à ces moments, comme le nota André Gide, au meilleur de son art. Quand nous disons que Gaboriau est le père du roman policier, ce qui n'est pas contesté chez les anglo-saxons, cela ne signifie pas que nous ignorions que d'autres l'ont précédé Poe, Audebrand par exemple. Je professe que, en ce qui concerne l'homme, rien ne vient de rien. Ce que nous considérons comme des géniales découvertes provient toujours de lentes évolutions et de maturations silencieuses qui émergent d'un seul coup au travers d'un seul ou de plusieurs mais dont les spécialistes patients peuvent retrouver la trace dans les oeuvres antérieures à moins que ce ne soit le hasard heureux, le malentendu, qui soient à l'origine d'une évolution. Ce qui est certain c'est que nous sommes des animaux beaucoup moins intelligents que notre fatuité naturelle nous le fait penser et que nous n'évoluons que par petits pas, imitations, erreurs et dépassements ce qui devrait nous rendre modestes et nous donner quelques lumières sur les possibilités de notre cerveau. Gaboriau est un successeur de Balzac, il en a entre autre la façon de poser socialement ses personnages, de les situer avec précision, il annonce Zola par le rôle déterminant qu'il laisse au milieu même si chez Zola ce rôle est attribué à l'hérédité. Son oeuvre est marquée par le feuilleton, ses romans paraissaient d'abord sous cette forme, sans en prendre trop de marques qui les dénatureraient. Gaboriau, donc, créateur d'un genre qu'il marquera si fortement que tous les emprunts qui lui seront faits passeront inaperçus sous peine d'ôter toute originalité au genre pendant des dizaines d'années, s'insère également et naturellement dans l'histoire de la littérature - la grande -.

 

 BIBLIOGRAPHIE

- L'ancien figaro 1861

- Le Treizième Hussards 1861

- Les Cotillons célèbres 1861

- Mariages d'aventure 1862

- Ruses d'amour 1862

- Les Gens de bureau  1862

- Les petites ouvrières 1862

- Les Comédiennes adorées 1863

- L'Affaire Lerouge - 1866

- Le Dossier 113 - 1867

- Le Crime d'Orcival - 1867

- Les Esclaves de Paris - 1868

- Monsieur Lecoq - 1869

- La Vie Infernale - 1870

- Le Capitaine Coutanceau 1870

- La Clique dorée - 1871

- La Corde au cou - 1873

- La Dégringolade - 1873

- L'Argent des autres 1874

- Le Petit Vieux des Batignolles

Sur Emile Gaboriau :

- Emile Gaboriau ou la Naissance du roman policier par Bonniot Roger

 

 

L'AFFAIRE LEROUGE - 1866

Inspiré d'une affaire qui défraya la chronique en 1865, l'Affaire Lerouge est le premier roman policier ( judiciaire comme on les nommera encore longtemps ) d'Emile Gaboriau et celui qui lui valu le succès. Cette affaire de substitution d'enfants pourrait être héritée d'un roman de capes et d'épées, d'ailleurs le roman policier, roman d'aventure moderne, n'est-il pas par certains aspects le successeur de ce type de roman et Gaboriau ne fut-il pas avant l'Affaire Lerouge un proche de Paul Féval? Les fils de l'intrigue sont compliqués, Tirauclair, enquêteur inspiré d'un personnage réel, s'égare puis se retrouve pour douter de sa méthode. Dans l'ombre Lecoq attend son heure qui viendra dans d'autres enquêtes. Il s'agit comme plus tard dans le Dossier 113 d'une affaire qui menace la paix et le bien des familles, comme dans cette autre oeuvre l'intrigue se noue dans le lointain passé des personnages. Si l'on est perspicace on a une idée de l'erreur de Tirauclair assez tôt ainsi que des raisons de cette erreur, mais cela ne retire rien à l'intérêt du récit car alors on suit l'enquête et les dégâts qu'elle occasionne. Il y a dans ce roman de très belles pages, des personnages très bien campés qui s'imposent au lecteur et on suit volontiers l'auteur dans son intrigue en raison du plaisir qu'il nous donne. On peut dire de ce premier roman la même chose que ce que l'on dit du second : il n'a pas vieilli, il est hors du temps bien que parfaitement situé et est déjà plus qu'un simple roman policier par la façon dont sont situés les personnages, mais cela n'est-il pas presque une exigence du genre?

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LE DOSSIER 113. - 1867

Ce roman brille par une intrigue très élaborée, un récit qui vous tient en haleine pendant plus de 400 pages, des personnages bien campés et un directeur d'enquête, Monsieur Verduret, alias Monsieur Lecoq, qui grâce à sa science des investigations, son flair, sa connaissance psychologique des criminels et une grande faculté d'endosser de multiples identités, parvient à renouer les fils d'un mystère et à dénouer pour le mieux une situation dramatique. C'est un roman assez universel pour n'être pas du tout démodé et c'est à peine si l'on effectue le voyage dans le temps qu'il suppose - aujourd'hui - de la part du lecteur, aveuglé par une intrigue et un suspens qui vous tiennent jusqu'au dernier chapitre. On trouve déjà dans ce roman une bonne situation des personnages, une description légère et parfaitement évocatrice des lieux et le mythe du détective, ici Monsieur Lecoq, omniscient sous le couvert d'une méthode. Le lecteur non seulement suit pas à pas les progrès de l'enquête dont il peut essayer de prévoir les développements, mais aussi ceux du crime lui-même qui est entrain de se développer ainsi que les affres des victimes et les inquiétudes des criminels. Les artifices de l'omniprésence de l'auteur sont ceux de l'enquête puisque les éléments du récit sont constitués des développements et retours dus aux agents de Monsieur Lecoq et à lui-même, bref tout cela fonctionne au mieux et la machine est parfaitement huilée jusqu'à dans ses heurts imprévus tel la lettre anonyme d'une des victimes qui manque, alors que tout semble joué, de remettre en cause la stratégie de Monsieur Lecoq.

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MONSIEUR LECOQ - 1869

Ce roman nous conte la première enquête sérieuse de Monsieur Lecoq face à son supérieur Gévrol, le "général". Le roman comporte deux parties bien distinctes. La première est le récit d'un crime sordide dans un estaminet de terrain vague de la périphérie parisienne et l'enquête qui s'ensuit menée par Lecoq et le père Absinthe. La seconde nous mène quelques années en arrière pendant la restauration et nous conte des événements de province liés aux bouleversements politiques. C'est là, dans les passions politiques et amoureuses, plus que dans la course à la richesse, la plupart des personnages de ce roman, riches ou pauvres, sont plutôt désintéressés, que se noue le drame à l'origine du crime de la première partie. On revient finalement dans les dernières pages au dénouement de l'enquête à la gloire discrète de Lecoq. La première partie est d'un virtuose ainsi que l'intrigue. La seconde, celle racontant l'histoire du drame, est peut-être moins réussie mais le lecteur est tenu en haleine au travers d'un récit qui ne manque pas d'intérêt et qui nous plonge sur une période qui n'a certainement pas manquée d'être passionnante : le retour des ci-devant traîtres de la pseudo aristocratie et la terreur vengeresse qu'ils firent régner. C'est presque, une fois encore un roman de capes et d'épées qui sert ainsi d'arrière plan à un drame policier. Monsieur Lecoq n'est peut-être pas le meilleur Gaboriau, des trois romans commentés ici, ce serait certainement le Dossier 113, mais, des ces trois, c'est celui qui met le mieux en valeur l'ensemble de ses qualités. On imagine ce qu'aurait pu donner chez un tel auteur l'utilisation des moyens de la police scientifique.

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LA CORDE AU COU - 1873

Certains considèrent ce livre comme le chef d'oeuvre de Gaboriau. Il faut bien avouer qu'il diffère quelque peu des précédents. Ici on ne suit pas un enquêteur et s'il y en a un son rôle est tout à fait marginal. On suit le prévenu et les angoisses de ses proches. Un homme est accusé d'un forfait qui a causé la mort de deux personnes et tout effectivement l'accuse. Il se sait innocent, il se doute d'où vient le coup qui le frappe, mais il ne sait même pas si le dire lui sera d'une utilité quelconque. Gaboriau réussit à nous montrer la pression abominable qui pèse sur un prévenu contre lequel on n'instruit qu'à charge ainsi que sur ses proches. Réquisition indirecte contre la puissance du juge d'instruction qui sacrifie la justice à sa carrière, et contre la justice de son époque, - mais a-t-elle vraiment beaucoup changé sur le fond cette justice que l'on voit envoyer des innocents aux assises après avoir détruit des preuves et cette cour de cassation pour laquelle la génétique n'existe pas quand il s'agit de laver l'honneur d'un innocent condamné à tort et de retrouver des coupables en liberté? L'absence d'enquête n'enlève rien au suspens qui tient le lecteur en haleine, le suspens est ici constitué par le doute sur la façon dont le prévenu va prouver son innocence et cela fonctionne. Chef d'oeuvre certes ce livre l'est et quand il l'a écrit son auteur était certainement en pleine possession de son art. Le dénouement interviendra après le procès et la condamnation, il est inattendu et déjoue les pronostics des lecteurs amateurs de grandes intrigues. Il est bref mais Gaboriau a raison, l'objet du roman était ailleurs et est fort bien atteint.

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LE CRIME D'ORCIVAL - 1867

Si Arsène Lupin est le fils de Monsieur Lecoq, c'est certainement par ce roman qu'il fut conçu! Roger Bonniot, le biographe d'Emile Gaboriau, nous dit dans la préface qu'il écrivit à l'occasion de la réédition du roman par les Editions Encre (1985) qu'il est "sans conteste le meilleur des romans judiciaires de Gaboriau". Pourtant, c'est celui où le suspens est le moins puissant, où l'intrigue est la moins difficile à deviner. En effet, alors que le narrateur souligne sans cesse la perspicacité de l'enquêteur et du vieux juge de paix qui devient son complice, le lecteur devine pas à pas les clés de l'enquête. Mais le roman n'en perd aucunement de son intérêt et c'est là en effet que se révèle le mieux le savoir faire de l'auteur qui tient de différentes façons le lecteur en haleine et dont la qualité la meilleure est certainement son immense talent de conteur et sa parfaite maîtrise de feuilletoniste qui sait renouveler l'intérêt sans rupture (qu'on se souvienne à l'inverse des innombrables et lamentables séries américaines où chaque fin d'épisode est marquée par un effet incongru ou tellement annoncé qu'il en est ridicule!). Roger Bonniot nous dit que ce livre est le mieux construit des romans judiciaires de Gaboriau et il a raison. Les personnages tels le Comte Tremorel, le vieux Juge de Paix, Monsieur Lecoq, où des personnages plus secondaires - il y en a quelques autres - sont tous très bien campés et fortement rendus. C'est une des façons de tenir le lecteur que de l'intéresser au sort de ces gens si bien situés dans le drame. Une autre est l'enquête elle même avec ses aléas, les contraintes secondaires qui viennent la marquer tels le sauvetage d'une victime innocente ou la rivalité passagère de l'enquêteur de la rue de Jérusalem et du Juge d'Instruction ou encore la résignation têtue d'un suspect innocent.

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LES ESCLAVES DE PARIS 1867 - 1868

Deux volumes : 1 Le chantage, 2 Le secret des Champdoce

Ce très gros roman, mille pages bien fournies, est un de ceux que la postérité a un peu oublié. Moins souvent réédité que d'autres plus minces, il est de ceux qui révèlent certainement le mieux l'art de Gaboriau. J'en donnerai ici deux extraits, anodins, que je trouve assez remarquables.

Le premier est une description rapide d'un personnage secondaire : M. de Clinchan. " M. de Clinchan n'était ni grand ni petit, ni gras ni maigre, ni beau ni laid. Sa personne est effacée comme son esprit, comme son costume.

" En lui rien de saillant où accrocher une remarque. Si pourtant. Il porte en breloque une énorme main de corail. Il craint le mauvais oeil.

" Jeune, il était méthodique. En vieillissant, il est devenu maniaque. A vingt ans il notait chaque jour le nombre de ses pulsations. A quarante ans, il rédige quotidiennement l'histoire de ses digestions. " p209 de l'édition Dentu de 1869.

Le second extrait est celui " des lunettes " :

" Plus attentif, le léger marquis eut remarqué le mouvement des lunettes de B. Mascarot, mouvement qui signifiait clairement :

" - Vous me faites pitié !...

" Hortebize prétendait que les lunettes de l'honorable placeur étaient " parlantes " et il avait raison.  

" C'est vainement que les fourbes illustres, redoutant la trahison du regard, dissimulent leurs yeux sous des verres épais. Les lunettes, à la longue, font comme partie de ceux qui les porte : elles vivent, pour ainsi dire, elles tressaillent, elles finissent par avouer ce qu'avouerait l'oeil qu'elles cachent. " p269 Id

Cette oeuvre d'Emile Gaboriau vient d'être rééditée en deux volumes ( 1- Le chantage, - 2 Le secret de la maison Champdoce ) Octobre 2006. Manucius Editeurs

LES OEUVRES

LE CAPITAINE COUTANCEAU 1870

L'exemplaire de ce roman que je possède est une édition de Dentu, datant de 1878, soit cinq ans après la mort de l'auteur ce qui prouve qu'il n'y eut pas pour lui, à sa mort, cet enfer habituel des auteurs. Le roman n'appartient pas au genre policier, c'est un roman populaire historique ayant pour thème la révolution. Ecrit en 1870, alors que les Prussiens sont sous les murs de Paris et moins d'un siècle après par un homme ayant connu des acteurs et des témoins des événements, dont l'environnement n'était pas encore totalement étranger à celui de l'époque, il a le mérite de restituer naturellement l'ordinaire de jours fiévreux et les événements de l'année 1792. Solidement étayé, vivant c'est un livre patriotique qui répond au besoin d'une époque noire. Ce n'est pas une oeuvre d'une grande valeur littéraire, l'excès de patriotisme nuit considérablement à l'esthétique. On ne peut s'empêcher de penser en lisant ce petit roman au seul grand roman de la révolution française que nous possédions : Les Dieux ont soif, écrit par un progressiste et pourtant si terrible pour la révolution ! Paradoxalement, le livre de Gaboriau, tout orienté sur les besoins de 1870, oeuvre d'un conservateur confirmé, peut passer pour un hymne à la révolution. C'est que France s'intéresse à ce qui fait dévier les bonnes choses alors que Gaboriau ne considère que ce qui fait leur valeur

 

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5 Juin 2003 Mise à jour 21 février 2006