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LES ŒUVRES : Leurs oeuvres

 

LOUIS ARAGON

1897 - 1982

 

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Messagrie ( Bourgeois.andre@9online.fr ) ( Français seulement, les pièces jointes ne sont jamais ouvertes. )

Aragon : Pour le vingtième anniversaire de sa mort, un numéro spécial sur un auteur que nous préférons de beaucoup à celui à qui le Magazine Littéraire vient de consacrer lui aussi un numéro spécial.

L'Humanité, ce journal si peu littéraire bien qu'Anatole France ait présidé à sa naissance, nous donne un numéro spécial Aragon. Après tout, pourquoi pas? Aragon est un écrivain qui a compté dans le siècle passé et il restera certainement un de nos grands poètes par ailleurs beaucoup et bien chanté par les meilleurs.

Je n'ai jamais oublié Le Paysan de Paris et que ce texte fut avec Anicet un de mes bonheurs de jeunesse. Je pardonne volontiers au poète certaines mièvreries en prix de beaucoup de moments heureux. Il n'aura manqué à Aragon qu'une chose pour que le grand écrivain et poète qu'il était puisse, non pas être apprécié et aimé à sa valeur, mais donner sa juste mesure et prendre la place qui devait lui revenir, une des toutes premières si ce n'est la première : l'indépendance, le courage de s'assumer seul infiniment plus grand que celui de se cacher au milieu des autres même si, je n'en doute pas, son parcours communiste a dû être plus d'une fois une pierre lourde à porter. Quand je pense à Aragon, je ne peux m'empêcher de mettre en rapport cette tendance à la mièvrerie que je trouve dans certaines de ses poésies - à coté d'autres auxquelles je m'abandonne sans réserve - et cette sorte de faiblesse qui l'a rivé durant si longtemps à une idéologie sectaire et nuisible.

 

Là où cependant je trouve qu'il faut avoir un sacré estomac et le goût invétéré des sectarismes pour oser tenir ce genre de propos, c'est quand je lis, dans l'éditorial de ce numéro spécial, sous la plume de Patrick Le Hyaric, directeur du journal, que le Surréalisme a été un mouvement insurrectionnel rejetant les conformismes responsables de la confrontation au sortir de la boucherie que fut la guerre de 1914 - 1918! Que le Surréalisme doivent quelque chose à cette boucherie et qu'il se soit formé en réaction à certains conformismes, je ne le nierai point. L'escroquerie est de nous laisser croire qu'il était différent de ce qui a mené à cette boucherie alors qu'il n'était que le pur produit d'un autre conformisme identique à ce qui l'avait causé. Le Surréalisme a été et a toujours été intolérance et sectarisme tout comme le nationalisme, le marxisme ou le fascisme. Ses cibles n'ont pas seulement été celles qui avaient partie liée avec les fauteurs de guerre, loin de là et certaines agressions purement stratégiques comme celle d'Anatole France, ne doivent certainement rien à la réaction anticonformiste et tout au sectarisme. Du Pape Breton au Pape Staline, Aragon n'a pas eu un si grand chemin à parcourir. Certes il y avait bien là un reniement, mais de ce type de reniement qui en a conduit  d'autres au Pape Hitler(*) avec en prime ce dégoût de soi qui mena celui qui fut un temps son ami, Pierre Drieu la Rochelle au suicide! Mais Aragon qui choisit " la bonne dictature ", " l'horreur acceptée ", choisit de vivre, de vivre dans le fumier de cette dictature et de s'y vautrer bien trop longtemps pour que nous puissions l'en dédouaner. Son passé de résistant est un peu compromis par celui d'inquisiteur intéressé de la libération. Toutes les victimes de l'odieuse machine à réprimer, tentative de terrorisme littéraire, qui sévit alors avec Aragon en première ligne n'étaient pas, il s'en faut de beaucoup, des collaborateurs et ce terrorisme servait trop les intérêts d'un parti qui n'avait certes pas eu si rapidement qu'il voulait bien le faire croire, la conduite exemplaire qu'il prétendait !

 

Oui, nous admirons encore certaines oeuvres d'Aragon, oui, nous pensons qu'il y a là une oeuvre importante, mais aussi qu'elle n'a pas été à la hauteur du talent de l'auteur parce que l'Homme était défaillant et parce que placé là où il était, il choisissait lui même d'être exemplaire et ne le fût pas ou le fut à l'envers ! L'oeuvre d'Aragon n'avait peut-être pas de ces failles qui permettent d'entrevoir l'homme qui souffre sous l'homme qui s'engage et celui qui se dérobe à ses engagements les plus fermes dans ses hésitations et retours perpétuels. Non, Aragon ne fût pas un révolté, il fut même tout le contraire et cela dès le Surréalisme tout comme son ami Breton, chez l'un comme l'autre, l'agitation ne couvrait que le sectarisme, chez Aragon elle devait fondre dans la soumission!

 

Ceci dit, je crois qu'il ne faut pas se priver du plaisir de relire celles des oeuvres d'Aragon qui chantent et avec quel talent, quel bonheur, même dans l'ambiguïté, des choses qui nous sont chères. Avec le temps, l'image de l'homme s'effaçant derrière le meilleur de l'oeuvre, les générations à venir pourront peut-être goûter cela sans le recul instinctif qui est le nôtre!

 

Le poète et le prosateur, un des plus doués de sa génération

 

AURELIEN

Un livre, un lecteur. Comment ai-je pu quitter ce livre à plusieurs reprises dès les premières pages ? En dehors de toute référence, il est d'un tel bonheur d'écriture que je ne peux me justifier de ce long refus. Peut-être avais-je lu certaines critiques liées à Drieu au sujet du roman, par exemple qu'il était une sorte de mauvaise action ... Cela ne justifie en rien la non reconnaissance de sa valeur. Evidemment pour qui est familier de Drieu la Rochelle, Aurélien ne peut pas laisser indifférent et c'est une étonnante expérience que de retrouver partiellement sous les traits d'un héros de roman un écrivain qui nous hante. Aragon a tenté de s'expliquer sur cette parenté de son héros et de son ancien ami. Il a très bien dit le rôle du romancier et sa situation, il prend modèle et il ne nie pas que Drieu ait été un modèle, mais il a son propre projet, c'est lui - l'auteur - qui vit son modèle, et, conception du romancier Aragon, le roman se doit d'atténuer et non de caricaturer, il "rend du gris " pour demeurer dans le vraisemblable, c'est le contraire de la conception célinienne par exemple et quelle richesse sous la plume d'Aragon en découle que l'Autre, limité à quelques haines imbéciles, ne produira jamais. Disons-le, le gris d'Aurélien a un relief assez fort et quand Aragon nous dit qu'il a tellement lu de choses erronées concernant son ancien ami qu'il estime avoir été plus proche dans sa création, je pense que nous pouvons le croire. Entre Aragon et Drieu il y eut rupture, plus tard, Aragon reprochera à Drieu, l'article de la NRF du 1er octobre 1941. Cet article qui était une réponse à Aragon ne semble pas bien méchant à la lecture. Il ne fait que traduire en mots fermes la grande opposition d'orientation entre les deux hommes. Mais nous sommes en 1941 et la conclusion de l'article ne peut pas être bénigne. Drieu y qualifie Aragon de " chevalier rouge ", de " russomane " et russophile, tout cela est vrai bien entendu, et de surcroît connu, mais fallait-il le rappeler ainsi en 1941 ? La peinture d'Aurélien tel que nous le livre Aragon dans les premiers chapitres du livre évoque avec force cette situation du rescapé, d'un rescapé qui vit avec la mort et Dieu sait si l'idée de mort pour Drieu était complexe et certainement omniprésente. L'image de la Seine qui coule sous les fenêtres de son héros charriant cette obsession est forte et propre à marquer le lecteur, mais l'île Saint-Louis était également le quartier de Drieu. C'était une époque horrible parce que dans les têtes des jeunes hommes il y avait l'horreur. Je pense à ce qu'ont vécu, ce que vivent encore, certains rescapés des camps de la mort, au moins, eux, pouvaient se dire que la bête qui les avait frappée était l'ennemi, l'immonde, le mal absolu. Il y a dans la reconnaissance par le plus grand nombre de l'horreur, la reconnaissance de l'état de victime. Ceux qui sont revenus des tranchées de 14-18, n'ont pas eu le droit à cette reconnaissance ! Pire, ils étaient pour eux et sous les yeux d'autres, proches des morts, des rescapés, des sortes de privilégiés, presque des coupables d'être encore vivants, Drieu nous le dit par exemple dans la Comédie de Charleroi. Aragon nous dépeint une vacance profonde de son personnage qui a peut-être également été la sienne et qui expliquerait par exemple sa foi inébranlable ou qu'il a longtemps voulu telle, mais qui a sûrement été également celle de Drieu. Il faut être hanté par l'idée de la mort que se donnent les uns aux autres les hommes dans la guerre, pour approcher de ces sentiments, pour tenter de les imaginer. Si l'on y réfléchit bien, cela est facile parce que la situation est toujours, quelque part sur le globe, la même, mais cela reste un exercice alors que pour ceux qui ont vécu l'horreur, c'est une marque indélébile imprimée au coeur de leur être ... José Cabanis parlait de génie au sujet de la Semaine Sainte, je serais assez enclin à en parler en ce qui concerne Aurélien, le poète Aragon tant chanté par les meilleurs et quoi que l'on puisse lui reprocher, mérite également ce qualificatif et l'oeuvre est vaste, de nombreuses facettes encore méritent certainement des qualificatifs enthousiastes. Dans les cent cinquante premières pages, édition pléiade, l'auteur nous dépeint le lent processus de cristallisation qui, à l'insu presque, du héros, conduit Aurélien le volage, l'inconsistant, à devenir amoureux de Bérénice, une jeune provinciale mariée. Quelques personnages sont bien posés autour d'eux. L'auteur est un narrateur omniprésent qui ne se soucie pas du roman mort ou pas et qui n'hésite pas à donner le point de vue du futur par exemple quand il évoque les piscines qui " n'existent pas encore à Paris " au moment de son récit. Aurélien ne connaîtra pas le bonheur avec Bérénice qui se consolera auprès de Paul Denis, Aragon ? Certainement, il y a dans ce livre un écho d'une aventure de femmes qui a compté dans la rupture entre les deux hommes. Le portrait de Paul Denis n'est pas plus flatté que celui d'Aurélien. Bérénice est elle même un personnage de Drieu. On entrevoit Ménestrel (André Breton) et d'autres. L'édition Pléiade nous indique en quelques notes des références du récit. Bien entendu Aurélien est mutilé par rapport à Drieu et d'abord de la littérature ce qui n'est pas peu. C'est dans ce roman qu'Aragon a écrit sa fameuse phrase concernant le seul hommage qu'un homme puisse recevoir d'une femme ( page 131 Pléiade TIII ). Qui n'a jamais ressenti ce désappointement dont parle Aragon en se rendant compte que le grand amour n'a finalement relevé que d'une décision ? " Oui, on sort d'un amour comme on y entre, sur une décision prise ; et de le constater était à Leurtillois (Aurélien) un désappointement profond. " ( p 490 ) De même on imagine assez la réalité de cette phrase : " Quand on se méprise bien, on retrouve sa grandeur dans le comble de l'indignité " ( p446 ) J'ai souvent imaginé qu'un sentiment de cet ordre pouvait conduire les meilleurs au fascisme, à un fascisme criminel, sans limites sans croire que c'était le cas de Drieu. Par exemple, Drieu a certainement été pris dans cet autre piège qu'évoque Aragon : " Il y a une passion si dévorante qu'elle ne peut se décrire. Elle mange qui la contemple. Tous ceux qui s'en sont pris à elle s'y sont pris. On ne peut l'essayer et se reprendre. On frémit de la nommer : c'est le goût de l'absolu. "( p 234 ) L'épilogue déçoit, il semble invraisemblable à qui a trop pensé Drieu tout le long du livre, mais que l'on rejoigne Aragon et son héros qu'il a simplement " mis en situation ", que l'on veuille bien se souvenir qu'il n'est pas Drieu, qu'il est comme je le dis plus haut, entre autres, amputé de la littérature et de la politique, on doit alors admettre qu'il est très vraisemblable. L'écriture de Aurélien est une des plus riches que je connaisse, elle laisse intacte la spontanéité, le naturel sous une phrase élaborée, musicale. Que l'on prenne ce roman à n'importe lequel de ses chapitres, on s'y laisse prendre avec une grande facilité et on entre avec délice dans l'univers de l'auteur. Nous sommes bien en présence d'un des livres clés, écrit à chaud - entre 1942 et 1945 - sur cette période de l'entre deux guerres.

LA CRASSE INCULTURE DES TELEMERDEUX : Je viens d'entendre un chroniqueur du "Grand journal" - qui n'a de grand que le ridicule allié à la prétention - sur canal plus, déclarer que " Aurélien est le roman le plus ennuyeux de l'histoire de la littérature ... " Il est dommage que de tels crétins puissent d'un mot éloigner des milliers de lecteurs d'un pur chef d'œuvre. Après avoir entendu Jacques Martin déclaré qu'il y avait des prisons pour les gens comme Gide, Christine Bravo que Sade n'est pas un écrivain, je me demande encore quelles conneries j'entendrai de la bouche de ces sinistres imbéciles. Il y avait sur le plateau une ministresse, soit disant de la Culture, qui n'a pas jugé bon de réagir, peut-être ne connaît-elle pas Aragon ! 9 mars 2009

 

(*) Ce n'est cependant certainement pas par hasard que Aragon se dirigea vers Staline plutôt que vers Hitler comme, après des hésitations, Drieu. C'est que ses valeurs de base étaient autres et certainement pas susceptibles de la confusion avec les valeurs de couverture ou d'illusion qu'affichait le nazisme. Même si les régimes ont eu en commun une certaine façon de détruire l'homme, je ne peux pas ne pas faire la part chez ceux qui se sont laisser égarer, de la plus ou moins bonne justification. Ce qui était grave - en ce qui concerne le stalinisme - c'était d'y rester, pas d'y aller, en ce qui concerne le nazisme, il fallait soit beaucoup d'aveuglement pour croire en une Europe qui s'annonçait sous un tel patronage, soit des idées d'un romantisme dangereux et assez particulier, c'est le cas de Drieu - pour ceux qui ont été abusés, pour les autres, leurs idées étaient détestables et il n'y avait aucune justification. Quant à la réalité, elle ne devait pas vraiment avoir de quoi séduire bien longtemps !

 

 Pierre Juquin : Aragon un Destin Français (2012)

On lira avec intérêt cette biographie qui nous plonge dans son premier opus dans l'avant guerre et ses luttes. Je crois Pierre Juquin honnête, mais il faut se souvenir en le lisant de son parcours : communiste jusqu'à son exclusion du dernier parti stalinien européen en 1987, en 1984 du Comité Central de ce parti. Pierre Juquin nous replonge assez bien dans la lutte des écrivains contre le fascisme avant guerre. La situation d'Aragon n'y était évidemment pas celle de Gide ni de Malraux (ancien stalinien lui-même). Mais nous savons, nous, que l'époque vivait entre deux monstres, Hitler et Staline, qui, au plan des crimes sa valaient. Quand Juquin rend compte des négociations de Staline avant et au début du pacte germano-soviétique, il oublie de dire la profonde ressemblance qui existait entre l'Union Soviétique totalitaire, gouvernée par un fou et l'Allemagne nazie gouvernée par un autre fou. On a l'impression que les Démocraties sont coupables de ne pas avoir choisi à cette époque l'URSS comme elles le feront plus tard, mais pourquoi aurait-elle choisi un fou assassin plutôt qu'un autre ? Par habilité politique ? Car pas par choix moral, une alliance avec l'URSS aurait été profondément immorale. Rappelons qu'en 1939 plus de la moitié (les deux tiers) de la population européenne vivait sous l'emprise de dictateurs proches de l'un ou l'autre de ces deux salauds. De même on ne sera pas dupe des manœuvres communistes pour exploiter la naïveté d'écrivains tels que Gide dans la lutte antifasciste et que Staline ait lâché la bride un moment au contrôle des intellectuels occidentaux n'y change rien. On ne sera pas surpris de la condamnation sans appel et sommaire de Drieu la Rochelle que Juquin a parfaitement le droit de haïr. Il ne passe cependant pas si loin de la vérité à son sujet, mais quand le fiel remplace l'histoire ... On le sera plus du reproche du concept de décadence qui fut au cœur de la pensée politique de Drieu et qui le conduisit, lui comme beaucoup d'autres, du coté de ce qu'il estimait être la force - communisme ou fascisme et nazisme -. Ce n'est pas parce que les solutions de Drieu comme celles d'Aragon et de beaucoup d'autres furent détestables que le constat de décadence de l'Europe était faux. En août 1914, l'Europe signe sa déchéance. On ne tue pas impunément 10 000 000 de ses enfants dans la fleur de l'âge, on n'invente pas impunément à un niveau jamais atteint le mépris de l'homme comme on le fit avec ces hommes des tranchées ou des premiers mois de guerre, véritable chair à canon, dont Drieu était, méprisée, niée, qui sera en plus honteusement trahie en 1919. L'écroulement de l'Europe dont nous vivons la phase finale sous le gouvernement des crapules libérales et pseudo-socialistes n'est que la dernière phase de la déchéance, d'un drame qui a été noué bien avant août 1914, par ceux qui ont patiemment mis en place, surtout les Français, les conditions de la première guerre mondiale. Que Juquin ne se trompe pas, pour nous qui ne sommes et n'avons été ni communistes ni fascistes ou nazis, les régimes relevant de ces idéologies sa valent tout comme les hommes. Bien entendu, nous reconnaissons qu'il y eut des deux cotés des hommes honnêtes, abusés par leur milieu, par des idéologies, par leurs faiblesses ou leur appartenance sociale, mais je le répète : dans les deux milieux. Les temps de la terreur stalinienne sont terminés et nous renvoyons dos à dos dans leurs vieilles querelles communistes, fascistes et hitlériens. Ainsi, comment aurait-on pu s'allier aux staliniens durant la guerre d'Espagne alors que les communistes espagnols, très minoritaires, profitaient de l'armement soviétique non pour combattre Franco et ses alliés, mais pour tirer dans le dos des républicains ? Les massacres d'anarchistes rendaient impossible l'alliance avec les staliniens qui ne valaient pas mieux que les franquistes.

Toute biographie des hommes de cette époque est a restituée dans ce contexte précis d'équivalence des horreurs, d'isolement des démocraties, de l'entière responsabilité de ces dernières dans le contexte totalitaire de 1920 - 1940. On ne peut les comprendre sans intégrer cette profonde déchéance de l'Europe qui mène à l'effondrement imminent aujourd'hui. Cela ne ressort pas vraiment du ton du livre de Pierre Juquin. Et puis, disons la vérité, relayée par un ancien communiste tardif certaines situations de l'avant guerre, avec leur lot d'hypocrisie communiste, me semblent insupportables. Sur le fond on pourrait attendre de Pierre Juquin, lui qui a erré à une période où il était beaucoup plus facile de ne plus se tromper et qui n'a pas été jeté dans les massacres de 14-18, un certain effort pour comprendre les raisons des errements de Drieu ! Quelque chose comme une solidarité des hommes abusés par l'histoire à la place des condamnations imbéciles des Justes, posture très stalinienne, mais posture seulement !

 

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