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DE BOYLESVE A .... FAJARDIE

1947 - 2008

FAJARDIE encore

 

 

FAJARDIE n'est pas mort, n'écoutez pas tous les cons, maire de Jenesaisoù qui après l'avoir censuré lui rendent hommage. C'est au vivant qu'il fallait rendre cet hommage ! FAJARDIE VIT ENCORE

 

 

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Messagerie : ( Bourgeois.andre@9online.fr ) ( Français seulement, les pièces jointes ne sont jamais ouvertes. )

 Un site à visiter : http://www.fajardie.net/

"Gros con! Tu sais pas qu'un mec naturellement con qui lit quotidiennement un journal historiquement con devient organiquement con?"   Le commissaire Nollet saisissant un exemplaire du Parisien libéré. (La nuit des chats bottés. La petite Vermillon - La table ronde)

FAJARDIE : Le contemporain jouissif

De Boylesve à Fajardie! Voilà un titre qui pourrait surprendre, mais je professe qu'il n'y a de surprise en littérature que la découverte d'un écrivain qu'on aime et que mieux vaut ne pas se priver de plaisir sous prétexte de maintenir une cohérence que j'abandonne volontiers aux sots qui en ont bien besoin!

Quel est l'intérêt de parler "plume levée" d'un écrivain qu'on aime? On n'apportera peut-être pas grand chose de nouveau en le faisant, pas de ces données érudites qui font le régal des spécialistes, ce n'est pas très grave, mais également peut-être, pas de quoi attirer d'autres lecteurs et là, ce serait bien dommage en ce qui concerne Fajardie parce qu'aujourd'hui, il faut le dire, le plaisir de lire ne nous est pas offert bien souvent par les tristes plumitifs qui monopolisent abusivement le titre d'écrivain et dont les conneries plus ou moins prétentieuses, transforment en étals de parfumerie - vous savez, les savonnettes! - les comptoirs des librairies!

 LE VOLEUR DE VENT

"De tout temps, le Diable a aimé barboter en les bénitiers!... Le Diable... C'est le grand mensonge et ceux qui admettent son existence sont de facile croyance." Thomas de Pomonne, Comte de Nissac

26 janvier 2003

En cours de lecture. JC Lattes, 20€90, 670p

Parlons encore plaisir et comme il convient, sans ordre et sans plan...

Le Voleur de Vent est un très bon second livre de ce qui doit et peut déjà constituer la série historique de Fajardie, cape et épée serait plus juste. Disons le tout net, notre plaisir n'est pas diminué par cette nouvelle veine qui se rattache assez facilement aux anciennes. Il ne s'agit pas ici de mettre en cause des thèmes que l'on pourrait contester inutilement, tel que cette image du héros positif, fils de héros, petit fils de héros, dont on nous fait assez comprendre qu'il est vraiment bien né! Cela est tout autant un des poncifs du genre qu'une des figures classique de Fajardie (hérédité en plus). Qu'on se souvienne par exemple de ce capitaine de police secrète, Thomas Sheshoon, qui bouffait, pour notre plus grand plaisir, du fasciste en une France disloquée! Je parierai qu'il était un descendant des comtes de Nissac! Fajardie nous pose des héros positifs, exemplaires dont la devise pourrait être tout simplement : "Fais ce que dois" une devise dont nous pourrions peut-être tous nous saisir si nous voulions nous réapproprier nos destinées! Non! Qu'importe si les femmes se pâment dès qu'elles posent leur regard sur Nissac - père et fils -! D'ailleurs bien que amants d'exception ces Nissac ne sont pas, il s'en faut de beaucoup des Don Juan, ils succombent, mais rarement! Je reviendrai donc sur ce qui me semble le plus important chez Fajardie : le plaisir de lire. L'aspect positif n'est pas non plus pour me déplaire. Il est même, sachant tout ce qu'il peut y avoir de convenu dans de tels héros, assez tonifiant et, après tout, la littérature n'est pas condamnée au désespoir sous prétexte que bien des écrivains manquent d'imagination. Le monde dans lequel évoluent les héros fajardiens n'est d'ailleurs pas un monde tout de beauté! Loups-garous, écorcheur, traîtres et comploteurs, roi ingrat, rien ne manque au coté sombre. Heureusement que Fajardie nous place dans l'équipage du Dragon vert deux homosexuels protégés - par calcul il est vrai - par le comte, sans eux nous aurions pu croire que les déviants étaient condamnés! Le petit catalogue des instruments de la très Sainte Inquisition, évoqué avec pudeur, est assez intéressant ( Chapitre 27 du Voleur. ) Il donne une idée de ce que d'aucuns catholiques nous demandent "de ne pas juger avec les yeux d'aujourd'hui!" Ainsi quand Thucydide nous montre des grecs déjà compatissants ces bons cathos nous disent que les ignobles tortures et bûchers de leur Sainte Mère l'Eglise étaient des doux fleurons de la civilisation renaissante! S'ils le disent! Je préfère Nissac et les idées avancées, utopiques disons le tout de suite de la famille! Le salut à la lune est une très bonne chose tout comme le cheval aveugle qui peut déjà rejoindre le merveilleux chien de la wehrmacht de Des lendemains enchanteurs.

Mais nous ne sommes pas encore au bout de notre lecture et notre plaisir demeure entier au seuil du chapitre 42. A bientôt et n'attendez pas pour le plaisir de nous rejoindre dans cette lecture...

Il est parfois grand hasard et coïncidence qui amusent et il serait assez égoïste de n'en pas faire profiter autres et amis anonymes! Ainsi, à peine avais-je refermé ce livre d'aventures brûlantes que vient de nous offrir F.H. Fajardie, que me suis trouver à déchiffrer manuscrit datant de 1913, qui venait de m'échoir - hélas contre écus trébuchants - d'auteur de moi admiré dont on peut dire que n'écrivant oncques roman d'aventures, il s'est jadis situé aux antipodes de l'auteur du père des Comtes de Nissac! (Ouf!). Je donnerai donc ci, une courte citation de ce manuscrit dans lequel est évoqué art si différent et laisserai au lecteur attentif le soin de découvrir le patronyme de mon auteur.

 

"Aussi mes livres sont-ils de ceux où « il ne se passe rien ». Et l’on ne verra sans doute guère qu’il se passe quelque chose dans ces minces historiettes. Mais j’aggrave encore mon cas en choisissant mes modèles et mes sujets parmi les gens les plus ordinaires en les plus banales conjonctures. Cela ressemble presque à une gageure. Point de héros empanachés, point de vertus exemplaires et pas le moindre surhumain !"

 

Ainsi le plaisir en littérature peut à la fois s'abreuver à sources diverses et contradictoires et c'en est grand bonheur n'en doutons pas!

 

 

27 janvier 2003

Terminé la lecture de ce deuxième volet de la saga des Nissac, il y trois jours, j'avais abandonné pour le lire, la quatrième lecture de cet autre excellent roman, La guerre du Péloponnèse de Thucydide. Il y aurait une étude à effectuer sur le Héros positif chez Fajardie et ses variations dans le temps, de l'auteur d'abord, des oeuvres ensuite. Quels beaux films il y aurait également à tirer de ces deux derniers romans, Les Foulards Rouges et le Voleur de vent, qu'hélas, il faudrait terriblement amputés dans l'action. C'est bien là la supériorité de l'écrit que son champ n'est pas limité! Petit test d'après lecture, quel rapport y a t-il entre les Nissac et Vauquelin des Yveteaux, poète (1567-1649)? Ce poète est présent dans l'Anthologie de la Pléiade (Gallimard - T1, p931-933) sous la forme de trois sonnets dont le premier ne serait point des moeurs du Comte : "Avecque mon amour naît l'amour de changer : - J'en aime une au matin, l'autre au soir me possède, - Premier qu'avoir le mal, je cherche le remède, - N'attendant être pris pour me désengager. ..." peut-être plus le seraient ces quatres vers : "A rien d'ambitieux ne mettre son attente, - Voir ceux de sa maison en quelque autorité, - Mais sans besoin d'appui garder sa liberté, - De peur de s'engager à rien qui mécontente."

Amis de Fajardie, et vous autres, bienheureux néophytes qui le découvrez, bonnes lectures!

 

Disons le tout de suite Fajardie, auteur de polars, de romans noirs ou autres, c'est avant tout un plaisir de lire, une jubilation que l'on trouve rarement aujourd'hui. Une jubilation qui dépasse peut-être le plaisir que nous donnent nos écrivains préférés. Je cherche mes mots afin de ne pas dire le contraire de ce que je veux. Fajardie n'est pas un de ces écrivains dont on se fait un Maître, c'est un écrivain pour le plaisir. Mais quel plaisir? Evidemment, il y a des pré-requis! Il ne faut, pas être trop marqué du coté de la croix gammée, pas trop marqué du coté de certains préjugés de tout poils, parce qu'une partie de la jubilation que nous donne la lecture de cet auteur vient de ce qu'il fait subir à ce peuple et aux peuplades limitrophes, de l'absurde, du glauque, de la connerie brune qui croît tellement ces jours-ci en nos contrées!                                    Retour  LES OEUVRES

Fajardie, je le parie, prend son pied en écrivant, en décapitant, en réduisant, en morcelant, en écrasant ces cons de fascistes, de Hitler au petit-pied - mais plus le pied est petit, mieux cela        vaut, chez ces gens! Et ce plaisir nous le ressentons, nous le partageons, nous le vivons! On pourrait dire de Fajardie qu'il est une sorte de brute, de macho, de... tout ce que l'on déteste d'habitude mais tourné à l'envers, braqué sur justement ce que l'on déteste! Et là, il faut avouer que pour notre défoulement, il n'y en a jamais assez! Sa violence est une sorte d'anti-violence puisqu'elle s'exerce aux dépens de la violence, la vraie, celle que nous subissons ou que l'inattention pourrait nous faire subir!

Mais il y a aussi chez Fajardie, ses personnages, truands, mercenaires ou flics atypiques, de la tendresse, un peu de nostalgie et bien d'autres choses qui les distinguent des brutes qu'ils pourfendent.

Vous vous souvenez peut-être de Coluche? Et bien j'aurais envie de dire que Fajardie est à la littérature ce que Coluche était au spectacle et je vous prie de le croire... cela décape!

Mon premier contact avec son oeuvre fit suite à la recommandation d'un collègue de bureau, informaticien calme et sage. Comme moi, il lit beaucoup et en remerciement de je ne sais quel conseil de lecture - je peux dire que ce remerciement me laisse bien son débiteur! - il me recommanda Fajardie dont je ne connaissais même pas le nom! Je commençais donc à chercher en poche et trouvais Des Lendemains Enchanteurs (Babel). Je lus ce livre d'une traite, comme assoiffé, m'identifiant totalement au chien, ancien de la Vermatch, reconverti en tueur de "chiens de flics tueurs de chiens»... Ce n'est certainement pas là un Fajardie courant - je tiens d'ailleurs ce livre pour un chef-d’oeuvre, le mettant au-dessus du reste de sa production - ce qui ne constitue nullement une réserve pour ce "reste". C'était une bonne introduction et je cherchais d'autres livres de lui. J'en trouvais quelques-uns dans la petite Vermillon (Une autre belle collection de poche). C'était de ces Fajardie jouissifs qu'on ne lâche pas une seconde de la première page à la dernière - je veux dire qu'on n'ouvre pas un autre livre quand on est entré dans un de ceux-là! Même, à la fin, on est comme désemparé à la descente du train après un beau voyage, on se frotte les yeux, on cherche, on se dit qu'encore, cela ne ferait pas de mal! Alors on se précipite chez le libraire et on en cherche un autre à moins que, prévoyant, on ne l’ait déjà dans sa bibliothèque ! Et puis il y a chez Fajardie, une sorte de poésie des titres à laquelle je suis sensible, poésie que le contenu ne dément pas! Alors allez-y et laissez-vous aller, une cure de plaisir cela devient rare en ces jours versaillais! (Une petite réserve, ne commencez surtout pas par Les foulards rouges!***)  ***Voir encadré ->

Tueurs de Flics,

Polichinelle mouillé,

La théorie du 1 pour cent,

La nuit des chats bottés,

Clause de style,


Une charrette pleine d'étoiles,

Le souffle court,

Jeunes femmes rouges toujours plus belles,

Le loup d'écume,

Après la pluie,

Des lendemains enchanteurs,

La manière douce,

 

auxquels on peut ajouter : Le voleur de vent!

            ...

 LES FOULARDS ROUGES

Il y a deux mois, je terminais ma page Fajardie par ce commentaire sous forme de réserve "Une petite réserve, ne commencez surtout pas par Les foulards rouges!" C'est que je n'avais pas lu ce livre. Impressionné par ce gros pavé chez un écrivain qui nous a habitué à des livres beaucoup plus courts et enlevés de main de maître, j'avais lu quelques dizaines de pages et, pour la première fois, j'avais abandonné un Fajardie.  S'il est une chose que je sais d'expérience, c'est qu'il ne faut pas s'arrêter à une première impression de lecture. En tant que lecteur et que lecteur pour le plaisir, nous devenons exigeants et nos goûts se réduisent à nos attentes quand nos attentes sont trop marquées. J'attendais de Fajardie quelque chose de bien précis qui ressembla à du Fajardie habituel et je ne le retrouvais pas, il y a bien longtemps que j'ai abandonné les plaisirs des livres de capes et d'épées et je n'avais pas envie d'y revenir surtout sous la forme de ce gros pavé. Et puis... sachant que Fajardie nous prépare un second volume, je m'y suis remis... pour mon malheur juste avant les fêtes. Cela m'a valu une fête de Noël sous manque de sommeil car, je dois l'avouer, entré dans ce livre, j'en suis ressorti, comme cela a toujours été le cas avec les autres Fajardie, sans l'avoir refermé ou presque avant la dernière page! L'effet de surprise passé, ma prévention contre les romans historiques - hélas trop souvent vérifiée - levée, j'ai retrouvé le Fajardie que j'aime. Pourquoi ne pas l'avouer, le Comte de Nissac autant que ce curieux Lieutenant de police du Châtelet, ressemblent comme des frères aux commissaires débonnaires des petits romans d'hier. Ce qui change! Le décor, les lieux qui dans un autre temps sont tout aussi autres que d'autres lieux, le contexte. Nous ne sommes plus aux temps d'une désespérance contre laquelle luttent ces héros de Fajardie, désabusés, débonnaires, mais avec ce léger décalage qui fait que l'espoir est ici très vivant - ils ne savent pas quel échec sera la révolution et ses suites - qui ne fera que précipiter et accompagner (oui, dans cet ordre), le vieillissement de l'espèce, et nous convaincre que l'homme, espèce dominante, est soumis aux mêmes contraintes évolutives et aux mêmes risques mortels que les autres espèces, nous ôtant ainsi l'espoir que Fajardie possède peut-être encore... Bref, Les Foulards rouges... un vrai plaisir et s'il est toujours préférable pour moi de ne pas commencer par eux, ce n'est plus sous forme de réserve, c'est pour ne pas trouver encore plus "trop courtes" (les quitter à la fin avec regret) les oeuvres précédentes au regard de celle-ci!

Un petit clin d'oeil : page 245, nous retrouvons sous la personne de la belle Mathilde une femme "aux cuisses rondes et fermes, à la poitrine petite mais altière, aux épaules minces, à la peau douce et aux longues jambes gainées de bas." J'attends avec curiosité que Fajardie continue à remonter le temps pour voir, comment il parviendra à nous introduire "les longues jambes gainées de bas de la femme de l'homme de Neandertal!

A bientôt pour notre plaisir commun avec cette suite que nous prépare Fajardie!

25 décembre 2002

 

 

   

Le dernier Fajardie est Full speed. Dans la foulée du 11 septembre, trois terroristes aux motivations très particulières sèment la mort spectaculaire dans Paris. Dommage que deux de ces trois soient des Irakiens, ex colonels de Saddam, cela fera plaisir aux Américains de trouver ici les deux seuls terroristes irakiens ayant jamais existé car le régime tant décrié n'a jamais, faut-il le rappeler, été un pays terroriste au sens habituel du mot, Saddam ne pratiquait que le terrorisme d'état, le même ou peu s'en faut, que celui que pratiquent les Etats-Unis ou Israël! (29-2-2004)

 

Mise à jour : 26/01/2003

 

                                                                                   

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