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LITTERATURE AMERICAINE

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Le but de cette page n'est pas de donner une étude exhaustive de la littérature américaine, il y faudrait des compétences que je n'ai pas, mais de cueillir en la parcourant quelques bonheurs de lecture et de redécouvrir, peut-être, quelques auteurs un peu oubliés qui auraient mérité d'être mieux traités par la postérité.

Oublions, provisoirement, les grands classiques tels que Twain, Melville, James et quelques autres. Parmi les auteurs (américains) du vingtième siècle, Faulkner et Hemingway, pour des raisons très différentes, sont certainement les deux auteurs jouissant aujourd'hui de la plus grande notoriété. Derrière eux, des Steinbeck, Kerouac, Tennessee Williams, Jack London, Fitzgerald sont encore connus, la Science Fiction sauve des Asimov, Van Vogt, P.K. Dick, Bradbury, Heinlein, Silverberg ... mais des grands noms tels Dreiser, Dos Passos, Baldwin, Upton Sinclair, Caldwell sont tout à fait oubliés ou presque. Douze écrivains américains ont été couronnés par le Nobel, quatorze français l'ont été dans le même temps, il est vrai que ce prix n'est pas digne de sa réputation, les magouilles semblant le plus souvent l'emporter dans l'attribution si l'on en juge par le ridicule de certains oublis ou de certaines attributions. (Ainsi l'Albanais Kadaré n'a-t-il pas été récompensé à ce jour, toute distinction serait aujourd'hui ridicule parce que c'est l'auteur qui ferait honneur à un prix dévalué, le Nobel étant bien déconsidéré par de telles injustices. Aucun écrivain de Science Fiction, pas même le très littéraire et original Silverberg ne l'a été, témoin de l'étroitesse d'esprit d'une Académie régionale, un peu "plouc", qui ne manque pas de couronner ses membres ou compatriotes si souvent que cela tourne au ridicule et à une sorte de népotisme.) La littérature américaine bénéficiant plus que la France dans ce palmarès de l'effet pays d'accueil, la France xénophobe et antisémite ne l'étant plus depuis longtemps déjà et n'étant pas prête de le redevenir avec la classe politique imbécile et démagogue de droite que l'on subit.

Il n'est pas facile d'être un grand écrivain en Français quand on écrit dans une autre langue, je veux dire par là que l'effet langue est primordiale dans notre réception d'un texte. Ecrit dans notre langue, il nous restitue les nuances et les subtilités dont l'auteur a joué ; elles existent dans d'autres langues, mais sont gommées dans la plupart des traductions. L'effet "dépaysement" vient cependant pour les vrais lettrés, toujours curieux de l'ailleurs et du différent, combler quelque peu ce handicap. Il arrive également que des textes traduits prennent une résonnance dans la traduction qu'ils n'avaient pas dans leur langue d'origine. Ainsi de Poe traduit par Baudelaire, de Kafka traduit pas Vialatte, de Dostoïevski traduit pas Soloviev ... Le texte d'origine n'est pas forcément inférieur au texte traduit (Par exemple Kafka) mais il a un ton différent et nous ne lisons pas tout à fait le texte écrit par l'auteur qui a signé l'œuvre.

 

 UPTON SINCLAIR :

Upton Sinclair (1878 - 1968) est certainement le plus méconnu en France, des grands écrivains américains. S'il est, sans contestation possible, l'un des grands de la littérature américaine et mondiale, il a également été un combattant acharné et pugnace de cette fausse démocratie, livrée à la spéculation, à la corruption et à l'hypocrisie protestante - religion du dieu dollars. Sinclair fut combattu de toutes les façons totalitaires à disposition des puissances du fric dans un pays qui a vendu son âme (à supposer qu'il en ait jamais eu une), depuis longtemps. Les imprimeurs qui l'auraient édité n'auraient plus reçu de papier, ces pratiques en disent long sur l'écran de fumée qu'est la liberté aux Etats-Unis. Capone avait plus de liberté que ce grand écrivain, il est vrai que, lui, ne pouvait que rendre des services aux magnats de l'industrie ses frères et compagnons de malfaisance, qui tuaient beaucoup plus d'hommes, de femmes et d'enfants que le gangster, auxquels s'attaquait l'écrivain.

Upton Sinclair appartient à une groupe informel d'écrivains contestataires, utopistes puisqu'ils pensent que leur pays et l'humanité - livrés aux sacs à merde de Wall Street et annexes - sont réformables, dans lequel on trouve également un Jack London.

Quelques œuvres d'Upton Sinclair :  La Jungle (1906) Métropolis (1908) Le Pétrole (1927) Lanny Bud Novels

 

 La Jungle (1906) :

La Jungle est le livre le plus connu de Sinclair, Jacques Cabau, traducteur dans sa préface pour l'édition Rencontre, nous dit que c'est la Case de l'Oncle Tom du prolétariat, je dirais plus tôt que c'est le Cauchemar américain, le vrai visage du soi-disant Rêve américain qui n'est que l'imposture publicitaire par laquelle on a attiré des millions de pauvres, le plus souvent Européens, pour en faire des miséreux au profit des grandes canailles, Rockefeller, Armour, Vanderbilt, Carnegie ..., le vieux Philip Armour était un empoisonneur, concussionnaire et esclavagiste, une basse crapule qui ne reculait devant rien pour augmenter sa fortune. Dans la Jungle, on ne sait si c'est le romancier qui donne une leçon de journalisme ou le journaliste qui donne une leçon de littérature, cette œuvre dissèque le fonctionnement de la fausse démocratie américaine, corrompue, au travers d'un de ses pires cauchemars : le trust du bœuf. Elle nous détaille par le menu, les techniques, les fraudes, les malversations, l'appareil de corruption et de domination, tout en s'attachant à une famille d'émigrants lituaniens, ce qui crée un suspens tel que nous nous attachons à la lecture de cette descente dans l'horreur industrielle et sociale comme à la lecture d'un roman policier. Car la Jungle n'est pas seulement un chef d'œuvre de la littérature de combat, de la littérature ethnologique, de la littérature sociopolitique, c'est une œuvre littéraire à part entière dont on ne sort que le souffle court. C'est également un livre étonnamment d'actualité car le capital américain, mieux caché, mieux déguisé, encore plus voleur, malfaisant, corrompu, est plus que jamais à l'œuvre aujourd'hui, assis sur une démocratie truquée, chrétienne qui a depuis longtemps remplacé le Christ par le Dollar, pour semer ruine et misère dans le monde au profit d'une petite caste de voleurs sans scrupules qui ne reculent devant rien comme le prouve le million de morts inutiles de l'Irak et les diverses expéditions coloniales américaines en cours, croisades chrétiennes ce qui signifie tout simplement croisades du fric et du vol. Les mécanismes sont là, perfectionnés, aiguisés, plus cyniques encore, faisant de ce pays né du plus grand génocide de tous les temps, - celui des Indiens, quasiment exterminés, - le pays de l'oppression mondiale, de la ruine, du vol et de la spoliation. Misère, prostitution, banditisme, corruption, mafias, élections truquées, mensonge, sont les piliers de ce pays et de son économie bien mis en évidence et vécus au travers du héros de Sinclair qui trouve dans le socialisme une rédemption que les Etats-Unis, pervertis par nature, par origine, ne trouveront certainement jamais. On reste stupéfait du tableau que dresse Sinclair, il nous décrit les ateliers du trust du bœuf dans le détail, sous l'aspect technique et les misères qui y attendent le personnel. Quant au mécanismes généraux de l'économie américaine,  c'est celui qui aujourd'hui fonctionne dans le monde, la principale différence étant qu'on apporte le travail aux esclaves pour réduire à la misère les ouvriers et employés des pays développés au lieu d'importer les esclaves dans les pays développés, le but demeurant le même : ruiner les travailleurs au profit d'une caste de voleurs et de pillards qui s'installent au-dessus des lois qu'ils font et défont par la corruption des politiciens, fantoches vendus ou achetés à bas prix.

Le mérite de Sinclair c'est d'avoir évité l'exagération - mais comment exagérer dans l'horreur ? -, il n'a pas écrit un roman naturaliste dans lequel on s'attache au pire, mais un roman réaliste dans lequel on décrit ce qui est. Rarement certainement on aura réussi à dérouler autant de descriptions, de processus, en maintenant l'intérêt du lecteur. Là où un reportage aurait échoué, le suspens lié au sort de cette famille, du personnage central,  fait de ce long reportage une œuvre attachante. On ne peut ignorer cette œuvre toujours, hélas, actuelle.

" Petit à petit ces pauvres gens ont abandonné toutes les autres traditions de leur pays, mais ils s'attachent à celle-là de toute la force de leurs âmes : ils ne peuvent abandonner la veselija! Car ce serait non seulement être vaincu mais reconnaître sa défaite, et la différence entre ces deux points constitue le fait qui tient le monde en mouvement.             La veselija leur est venue des temps les plus reculés ; elle symbolise ceci, à savoir qu'on peut habiter une caverne et ne contempler que des ombres, à la condition de pouvoir, une fois dans sa vie, briser ses chaînes, sentir ses ailes, voir le soleil, se rendre compte qu'après tout, malgré ses soucis et ses terreurs, l'existence n'est point chose si sérieuse ni si grave ; qu'elle n'a pas plus d'importance qu'une bulle à la surface d'un ruisseau, ou une balle dorée avec laquelle on jongle, qu'un petit verre de vin fin facile à avaler d'une gorgée. Après s'être ainsi trouvé le maître des choses, l'homme peut retourner à son labeur et vivre de souvenirs jusqu'à la fin de ses jours. " p 51 (Edition Rencontre, Lausanne, 1965)  Le gros policeman assomme ceux qui veulent se battre : " Il faut se féliciter, n'est-ce pas, de ce que le progrès des méthodes modernes ait limité à un petit nombre d'hommes la fonction pénible et nécessaire d'assommer pour tout le reste du monde civilisé. " p 58 " Les Polonais, venus par dizaines de mille, avaient été chassés par les Lituaniens, et maintenant les Lituaniens étaient en train de faire place aux Slovaques. Que peut-il bien y avoir sur terre de plus pauvre et de plus misérable que les Slovaques ? Grand-mère Majauzkiene l'ignorait ; mais sûrement les patrons le trouveraient, n'ayez crainte ; il était aisé de les attirer, car le chiffre des salaires montait incontestablement ; et les pauvres gens ne découvraient que trop tard que le prix de tout s'était élevé à proportion. Ils étaient pris comme des souris dans une souricière, en vérité, et tous les jours d'autres venaient s'entasser dans le piège. " p 132 - Une seule chose a changé aujourd'hui, on ne déplace plus les ouvriers misérables, on déplace le travail. La logique reste la même : affamé le pauvre par le misérable et il y a toujours plus misérable, l'Europe ne retrouvera son industrie que quand sa population sera plus misérable que celle de la Corée du Nord, c'est le but inavoué des politiciens qui nous ruinent pour compte de la finance internationale ! " La vie n'était qu'une bataille de chacun contre tous, le diable emportait les vaincus. Il ne fallait pas donner de festins aux autres, il fallait s'en faire donner par eux. Chacun devait aller l'âme pleine de soupçon et de haine ; comprendre qu'il est environné de puissances hostiles, qui guettent son argent, et amorcent leurs pièges sans répit. " p 143 " Si les circonstances n'en étaient pas aussi visibles que celles des abominations de l'époque esclavagiste, c'était uniquement parce qu'à présent il n'y avait pas, entre maître et esclaves, de différence de couleur. " p 194 Ce constat n'est hélas pas reconnu par tous les crétins qui font voter et votent des lois imbéciles sur le souvenir "obligatoire", elles n'ont hélas pas d'autre but que de faire diversion.

  Métropolis (1908) :

L'envers de La Jungle ou comment les voleurs et les assassins du libéralisme américain profitent des fruits de leurs crimes. On est encore dans les cercles de l'enfer, même si l'on n'épouse pas les préventions et préjugés moraux et religieux de l'auteur qui n'était pas seulement socialiste. On entre beaucoup plus difficilement dans cette œuvre que dans La Jungle, parce que la vie des malfrats de la finance est infiniment moins passionnante que celle des miséreux qu'ils exploitent et de ses cadavres dont ils se gavent. On y côtoie les bouches à merde, nous en avons encore, qui défendent ce monde frelaté et mentent en jouant les experts, ce qui leur procure de confortables revenus, les juges qui couvrent leurs escroqueries - nous en connaissons -, les politiciens à qui ils abandonnent des miettes pour des gesticulations et des lois favorables - on sait qui ! Le modèle est le même que pour La Jungle, Sinclair nous livre un reportage romancé en suivant une famille qui débarque de l'Amérique profonde à New-York. Il sait éviter les pesanteurs des lourdes descriptions d'empires industriels, ce n'est d'ailleurs pas son sujet. Magouilles financières, luxe parasitaire, vie sociale ennuyeuse, dispendieuse et luxurieuse, pauvreté spirituelle et indigence intellectuelle, snobisme et mode, millions de dollars engloutis dans des manifestations mondaines stériles, voilà le terreau de Métropolis. Ne pas oublier que les musées merdiques de certains malfrats de la finance ne sont que des antres de voleurs abritant des œuvres à la mesure de leur crasse intellectuelle. On a l'impression que l'auteur exagère cela provient du coté irréel de la société de nuisibles qu'il décrit. On avait la même sensation à la lecture de Entrez dans le Ronde, le roman inachevé de Boylesve sur les salons parisiens de la même époque pourtant infiniment plus honorables que cette lie new-yorkaise. Peut-être faut-il regretter une traduction peu soignée pour ne pas dire bâclée signée par un certain Armand Fournier.

" L'ennui, avec les pauvres, il me semble, c'est qu'ils sont vraiment trop !" p 74 Cela annonce le " salaud de pauvre " de Marcel Aymé. " Ni ordre ni organisation nulle part : tout luttait pour soi, bousculant le reste, pêle-mêle ; et cela détruisait l'impression de puissance qu'aurait dû donner  le spectacle de cette cité géante : c'était un monstrueux gaspillage d'énergies, un perpétuel avortement de montagne en travail. Hommes et femmes se tuaient à la peine là-dedans, mais, comme si un sort leur eût été jeté, leur énorme labeur était sans résultat ... " pp 148-149 Page 155-158 une description de Manhattan à rapprocher de Manhattan transfert de Dos Passos. " Ainsi le culte de l'argent avait perverti l'instinct naturel de la parure. " p 209 " C'était une ville gouvernée par des puissances invincibles, des puissances d'argent, par de grandes familles, de grandes fortunes édifiées par plusieurs générations : elles la considéraient comme leur patrimoine,  et regardaient ses millions d'habitants comme leurs sujets. Elles la possédaient en fait, elles la tenaient dans le creux de leurs mains. Chemins de fer, télégraphes, téléphones, banques, assurances et caisses d'épargne, tout leur appartenait ; comme aussi la machine politique, les corps élus, les tribunaux, les journaux, les églises et les collèges.                          Or, elles ne régnaient que pour percevoir le tribut : coffres ; tout nouveau venu qui pouvait servir leurs tout bénéfice qui s'y faisait devait affluer dans leurs desseins était sûr de r6ussir, comme il était sûr d'échouer si elles ne voulaient pas de ses services. Qu'é-tait-ce qu'un journaliste, ou qu'un évêque ? C'était un. homme qu'elles chargeaient d'enseigner leurs doctrines. Qu'était-ce qu'un homme d'Etat ? Un homme qu'elles chargeaient de faire des lois en leur faveur.!1 Qu'était-ce qu'un grand avocat? Un homme qui les aidait. à duper le public. Quiconque s'aventurait à les combattre, était jeté à terre et foulé aux pieds : elles le ridiculisaient et le ruinaient. " pp 229-230

 

  John Steinbeck

John Steinbeck, (1902 - 1968), Prix Nobel de littérature en 1962, est un grand écrivain assez peu conformiste ayant beaucoup écrit sur sa Californie natale, le prix Nobel indique assez que contrairement à son aîné, Upton Sinclair, il sera reconnu en tant que tel de son vivant. Après guerre, il sera connu en France pour quelques romans, tels Des souris et des hommes, légendaire, A l'Est d'Eden, mythique, mais mon affection va plus à Tortilla flat qui demeure pour moi un merveilleux souvenir de lecture.

 The moon is down (Nuits sans Lune ou Nuits noires

C'est en 1942 qu'il écrit The moon is down, qui sera publié dans une première traduction française à Lausanne, sous le titre de Nuits sans Lune, (traduction de Marvède-Fisher) amputé de ce qui désignerait trop ostensiblement l'Allemagne comme envahisseur. Pour quelles raisons la Suisse, soit disant neutre, éprouvait-elle le besoin de ne pas déplaire à l'Allemagne nazie (*1) ? On le comprendra mieux certainement en n'oubliant pas que l'industrie suisse tournait à plein régime pour l'armement allemand. C'est en 1944 que paraît en France, aux Editions de Minuit, ce même texte, complet (traduction de Yvonne Paraf - (dont le nom n'est pas mentionné dans le volume) sous le titre de Nuits noires. Un auteur américain aux Editions de Minuit, en 1944, en pleine occupation, cela demeure une curiosité, bien justifiée quand on connaît ce court roman (environ 200000 caractères). Steinbeck nous raconte l'histoire d'une petite ville, pas nommée, envahie un jour par surprise, sans que sa modeste armée ait pu se défendre efficacement, par un conquérant bien informé grâce à un traître infiltré dans l'élite locale. On se souviendra du slogan de la bonne société en 1939 : "Plutôt Hitler que le front populaire", cette classe de merde, la bourgeoisie, trahissant alors joyeusement pour défendre ce qu'elle pensait être son intérêt, rapidement investi en Pétain. C'est la même classe aujourd'hui qui produit les bataillons de truqueurs d'élections, UMP et PS, et de présidents parjures, Sarkozy et Hollande, et qui vend la France à la fiance internationale sous couvert de Mondialisme et de Libéralisme, tentant de rétablir cet esclavage que Hitler n'était pas parvenu à imposer par la force et que ses amis et héritiers saoudiens et (autres merdes du Moyen-Orient) maintiennent quant chez eux (voire les dizaine de milliers de morts sur les chantiers de cette zone et les passeports confisqués, et les femmes de ménage violées puis condamnées à mort pour s'être défendues, par ces grands adeptes de Mahomet ...) Le roman de Steinbeck est de ton mesuré, pas un mot, contrairement à ce commentaire, ne dépasse l'autre. Il nous montre le peuple soumis qui résiste passivement, les esprits qui se libèrent et refusent la soumission, l'envahisseur qui perd le moral et ses certitudes ce conquérants. Steinbeck n'hésite pas à caractériser un peuple - ce qui aujourd'hui épouvantera la bonne bourgeoisie droitdelommesque prompte à dénoncer toute tentative de reconnaissance de culture locale et ne pensant que culture (a-culture) dégoulinante de bons sentiments hypocrites et mondiaux. On pense, dans un autre registre, bien entendu, au fameux Silence de la mer, paru aux Editions de Minuit en 1942, de Vercors (Jean Bruller, 1902 - 1991) Ce conte est une parfaite représentation de l'impossibilité de conquérir définitivement les hommes par la force, une leçon que ces abrutis d'occidentaux, asservis à la cupidité américaine, n'ont pas encore compris, 70 ans plus tard, cela n'ayant rien d'étonnant, l'homme cupide ne pense pas, il détruit pour posséder ! Ce conte est bien actuel et on pensera aux peuples aujourd'hui asservis, en Irak ou en Afghanistan, qui se battent pour leur liberté même quand celle-ci n'est pas de notre goût, et qu'on évite de me servir les droits de l'homme alors que nous ne semons que morts et ravages dans ces pays où nous soutenons des régimes corrompus. "Nous avons entrepris quelque chose de difficile, n'est-ce pas ? - Oui" dit le Bourgmestre, "la seule chose au monde qui soit impossible, irréalisable. - C'est-à-dire ? - Briser à tout jamais l'esprit humain." p85 de l'Edition de Minuit, fin du chapitre III. Je crains bien qu'aujourd'hui, avec l'aide de la télévision et d'Internet, l'esprit humain, n'ait pas été brisé, mais tout simplement effacé !

(*1) Cette interprétation des Editions de Minuit, est contestée, il n'y aurait pas eu de censure volontaire dans l'édition suisse. Je procéderai rapidement à une vérification de cette affirmation. La collaboration de la Suisse avec l'Allemagne nazie n'étant pas, elle, contestable.

 

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