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LOUIS CODET

1876 - 1914 Assassiné pour la France

                                      Trois poèmes de Louis Codet

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Né le 8 octobre 1876 à Perpignan, Louis Codet est un des écrivains victimes de la guerre de 14-18. Gilbert Sigaux qui préfaça en 1961 l'édition de La petite Chiquette réalisée par les Editions Rencontre de Lausanne ( Prix Rencontre 1908 ) dit justement que les histoires de la littérature ne connaissent en général pas Louis Codet. Vrai pour Bordas et le Livre de Poche, pas pour Van Tieghem du PUF qui commet quand même l'erreur de faire de La petite Chiquette un roman régionaliste du Roussillon, Montmartre a bien voyagé. Pas vrai non plus pour le Laffont-Bompiani ( Le nouveau dictionnaire des œuvres ) qui consacre un petit article à César Caperan. Je n'ai pas trouvé grand chose sur Louis Codet, il aurait été député durant 1 an, représentant à la faveur d'une élection partielle, une circonscription de la Haute-Vienne. C'est également là que son acte de décès fut enregistré à Saint-Junien, deuxième ville de ce département où il y a, aujourd'hui, une rue Louis Codet. Un député et Sénateur, Jean Codet, certainement son père, originaire de ce département le représenta et fut très actif tant à la Chambre des députés qu'au Sénat ( Député de 1883 à 1885, puis de 1893 à 1909 et sénateur de 1909 à 1920 ). Louis lui aurait-il succédé en 1909 à la Chambre ? Louis Codet fera ses études à Perpignan puis à Paris à Condorcet. Il fut un élève brillant nous dit Gilbert Sigaux. Il fera des études de droit (doctorat en 1903) et de peinture ( Académie Jullian et Atelier Cormon, certainement l'Atelier Bernard-Lomond de la Petite Chiquette ) Un premier roman, Louis l'indulgent écrit avant 1903 ne sera pas publié de son vivant. Son premier roman publié sera La rose du jardin, chez Fasquelle en 1907, il est aujourd'hui très difficile à trouver. En 1908 il fera paraître, toujours chez Fasquelle, la Petite Chiquette son livre le plus connu. Il écrit dans quelques revues, la Revue Blanche, certainement les Marges de son ami Eugène Monfort. Le 15 novembre 1908, Louis Codet figure dans la liste des collaborateurs du premier numéro de la Nouvelle Revue Française, mais l'expérience entre les groupes Gide et Montfort tourne court. Mobilisé en 1914, en tant que sous-lieutenant, il est blessé le 5 novembre et mourra le 27 décembre 1914 à trente sept ans, auprès de sa femme qui l'a rejoint de Saint-Junien, au Havre où il a été hospitalisé et opéré après qu'on ait et qu'il ait pensé s'en sortir. Il est enterré à Saint-Junien que Gilbert Sigaux désigne comme " son pays ". Claude Simon, le prix Nobel de littérature mort il y a peu était cousin de Louis Codet. Il y a dans l'œuvre de Louis Codet quelque chose de l'agrément que donnait sa compagnie selon ses amis, mais également une sorte de mélancolie qui ne se manifeste peut-être que par cette grande réserve, cette discrétion qui la marque comme si le bonheur était chose si fragile et si difficile qu'il faille seulement l'évoquer avec discrétion. Le sien fut court.

 

Bibliographie :

- L'apprentissage 1903 ( publié en 1926 sous le titre : Louis l'indulgent )

- La rose du jardin 1907

- La petite Chiquette 1908

- César Capéran 1918  réédité en 2008 dans la collection Motifs ( Privat-Le Rocher)

- La fortune de Bécot 1921

- Voyage à Majorque 1925

- Poèmes et chansons 1926

- Lettres à deux amis ( Eugène de Montfort et Louis Bausil ) 1927

Sur Louis Codet :

- Les Marges : Numéro spécial consacré à Louis Codet 1924

- Pierre Lièvre : Louis Codet, Le Divan 1926

- Marcel Coulon : Sur Louis Codet, Mercure de France 1926

Autour de César Capéran :

- André Salmon : Souvenirs sans fin tome 1 ( Ces souvenirs sans fin ont été republiés par Gallimard en 1 volume. Blanche - 2004 )

- Auriant : L'original de César Caperan

 

 La Rose du Jardin : Sous ce titre ont été regroupés un roman du même titre et plusieurs courts textes parfois regroupés autour d'un personnage. Le livre est quasiment introuvable, il ne fait pas partie de l'œuvre rééditée par Gaston Gallimard. J'avais dû dans un premier temps en demander une copie à la Bibliothèque Nationale et j'ai eu la chance de le trouver il y a quelques semaines chez un libraire de livres anciens. Un volume sous couverture aveugle, ce qui m'amène à me demander s'il a été vraiment commercialisé par Fasquelle (Bibliothèque-Charpentier) en 1907, comme indiqué dans la bibliographie.

Ce second roman, qui serait le premier publié, peut sembler naïf, mais il est empreint d'une grande délicatesse et d'une sorte de fausse légèreté qui me semble relever d'un amour sincère et fort de la vie. On le sait, l'époque est marquée par l'entrée des gens "sans histoire" en littérature. Codet comme Boylesve est loin des Madames Bovary et des drames finalement quelque peu romantiques ! Il n'est question ici que des gens très ordinaires qui, quand ils ne le sont pas tout à fait, sont réduits à peu par l'auteur. La narration est entièrement au présent ce qui donne au texte une consistance nécessaire compte tenu de la minceur du sujet. Les personnages sont attachants, rendus dans leur richesse simple. Louis Codet s'y révèle déjà peintre et nous donne en quelques touches des descriptions de peintre, qualité que l'on retrouvera dans toute l'œuvre, mais il est également musicien et nous le dit lui-même par la bouche d'un de ses héros. Il ne se passe quasiment rien dans ce livre attachant mais l'intérêt n'y faiblit jamais. Je dirais que l'homme qui peut aimer ce livre prendrait à mes yeux un intérêt nouveau parce qu'il faut des qualités rares pour apprécier les dons tout aussi rares et précieux d'un auteur qui me fait chaque jour détester un peu plus la guerre qui l'a enlevé trop tôt, nous privant certainement d'une œuvre originale et majeure. Si Louis Codet se fait moraliste, c'est pour nous offrir quelques maximes légères par la bouche de ses héros. " C'est le privilège des voluptueux, que leur sottise soit légère, et que leur égoïsme soit charmant. .. » p 108 

Emile regarde sa sœur, il s'étonne de la voir femme et si jolie. Elle appuie la joue sur la paume de sa main, ses yeux sont attentifs, et ses lèvres entr'ouverte exhalent un charment silence. " Quelle chose gracieuse une jeune fille lisant ! Il faudra que je fasse là-dessus quelques vers se dit Emile, qui est poète. " p 16 Emile est poète mais Louis Codet est peintre et cette scène est une scène de peintre. " Que ferais-je, moi, en temps de guerre, moi qui ne peux même pas tirer sur un perdreau? Qu'est-ce que je ferais? se demande-t-il piteusement. " p 71 Le héros de Codet se pose cette question en 1907, quelques années plus tard, l'auteur sera tué au combat.- " Le soir, il faut faire l'amour, mon gros ! prononce Émile. On fait l'amour, deux ou trois fois, avec une petite grue, après quoi on a la tête légère et on s'endort. " Je voudrais être énormément riche, pour faire de jolis cadeaux aux femmes légères... " p 77 En quelques mots, l'auteur nous restitue un paysage : " Tous les arbres sont vaporeux, mais on distingue leurs feuillages avec une finesse extrême; une étrange lueur verte flotte encore au ras des prairies. A l'orient, la lune blanche s'est levée, pendant que le rayonnant soleil s'enfonçait derrière les coteaux: on ne sait plus à quelle source de lumière la terre ombreuse doit sa clarté. Et dans le ciel s'est répandue cette couleur délicieuse que l'on retrouve au cœur des roses thé ... " p 110-111 " Il est dans la nature de cet auteur de connaître les éléments de son bonheur : " Heureux les peintres, qui touchent des couleurs au bout de leurs pinceaux; el les musiciens qui enchantent notre cœur en faisant résonner leurs guitares ! ... » p 165 Mais, hélas, tous n'ont pas ses heureuses dispositions, il s'en faut de beaucoup : " On croirait que la devise de l'humanité, c'est : Méconnaissons-nous les uns les autres! ..." p 177 Il reste cependant sur les heureuses dispositions de Codet une voile de mélancolie une petite tristesse qui a ses raisons : " Bah ! se dit Émile avec résignation, cet avenir en vaut bien un autre ! ... La vie ressemble à mes poèmes : elle n'est point très belle, et elle n'est point détestable. Médiocre, voila tout. C'est une vérité qu'on sait depuis longtemps; mais c'est une de ces vérités que les ambitieux et les poètes doivent découvrir tous les jours ... Ah ! Misérables poètes ! ... » p 198-199

       

La petite Chiquette : C'est le récit de la vie d'un jeune peintre à Montmartre au début du XX ème siècle ou à la fin du XIX ème. Ecrit dans un style dont Pierre Lièvre a raison de dire qu'il est clair et qu'il rapproche le lecteur de l'auteur et de ses personnages, le roman nous présente l'héroïne par son ami, l'élève peintre Caboche. Codet nous introduit dans un monde léger, il en fait une description précise et assez nuancée de laquelle ne sont pas exclus les arrière-plans pas forcément heureux. Comment dire que le bonheur de vivre qui est la première qualité d'un auteur est également une qualité littéraire ? Caboche, alias Louis Codet, n'est ni un naïf, ni un niais, il se taille un petit pré carré de bonheur et cela ressort de son écriture. La petite Chiquette, titi parisien douée pour la vie pourrait tout autant que Caboche être un double, plus simple, de l'auteur qui la fait parler dans un langage imagé, preuve que cela n'a pas été inventé en 1932. Louis Codet est peintre et quand il nous dit : "Mystère de l'individu ! Voilà le prodige !... Oui, l'artiste n'a cure que de l'individu ; c'est sa réalité, c'est sa merveille. Il fait foin de toutes théories et de ce que baragouinent les savants. L'artiste est attentif à la coiffure d'une femme, au dessin d'une main, à la forme d'une robe. Il est entêté, il est puéril, il est fou, il est amoureux. On hausse les épaules. Et cependant voyez !... Cet artiste a fait un portrait..." cela s'applique autant au peintre qu'à l'auteur de ce livre.

Au début du chapitre XIX par exemple, Codet nous donne un tableau : " La petite Chiquette, toute nue, était étendue sur le lit. Elle était toute nue, avec son collier bleu, et se tenait accoudée dans l'oreiller. Caboche glissa sous ses cheveux la fleur de bignone; il se recula, pour juger de l'effet. Elle était belle, ainsi parée, avec cette fleur et ce collier - parée à peu près comme l'Olympia. Elle était tout éclairée par le reflet du soleil, qui pénétrait dans la chambre et s'allongeait sur les carreaux. - Chéri, demanda-t-elle, est-ce que tu veux peindre ?.. - Mais non, mon enfant, dit Caboche. Pas ce matin. Je te regarde, tout bonnement. Les douces, exquises couleurs !... Le blond pâle des cheveux, et cette fleur de pourpre... et les grains bleus de ce collier sur la peau de la poitrine... et ce poil d'or, et jusqu'à son talon que l'on eût dit frotté de rose et de mandarine... "

La Petite Chiquette n'est peut être pas un immense chef d'œuvre, mais c'est un livre qui donne un grand bonheur, d'une grande délicatesse et qui est certainement un heureux et simple témoignage sur une époque et un milieu que la guerre devait tuer. Que son auteur ait pu finir dans la boue des tranchées, la carotide touchée par une balle ou un éclat d'obus, voilà qui passe l'entendement. Louis Codet est peut-être un libertin mais avec une telle simplicité, une telle délicatesse qu'il faudrait être un sacré rabat joie pour lui en faire reproche.

Louis l'indulgent : Premier écrit d'importance de Louis Codet, ce petit roman autobiographique dont le premier titre était l'Apprentissage, ne sera publié qu'après sa mort en 1926 par Gallimard qui, enthousiaste publiera tous les inédits de Codet. Ce livre est constitué d'une succession de scènes et de tableaux qui, partant d'une enfance et adolescence roussillonnaise nous mènent rapidement à Paris, le même Paris que celui de la Petite Chiquette. Le pouvoir léger d'évocation délicate de Louis Codet s'y emploie à plein. Deux adolescents vont pour la première fois voir " les femmes ", ils sortent et comparent leurs expériences, et ne peuvent s'empêcher d'évoquer rapidement leurs mères : "- Quand ma mère était jeune, dit Parcerou, elle avait tant de cheveux, que le poids lui donnait la migraine... Elle était très jolie, dans ce temps, vous savez ?... - Ma mère était toute blonde, dit le grand Treix. Tu la connais bien, Parcerou ?.. Elle n'avait rien. Mon père l'a épousée par amour. - Moi, je me souviens à peine de la mienne, dit Louis. On voit, sur ses photographies, qu'elle était, aussi, jolie et fine... Louis, un peu engourdi, regardait scintiller le ruisseau. Il pensa soudain qu'il était drôle d'avoir parlé de leurs mères un pareil soir. Mais il sentait que cette louange mystérieuse était montée du fond de leur cœur... " Louis ne croit pas au bien et au mal. " Les choses de la vie me semblent innocentes. " Dit-il à l'ennuyeux Monsieur Quixart qui brandit alors le fouet du régiment. Ce régiment, Louis le connaîtra et y fera apprentissage de flatteur. La phrase qu'il a pour dire sa libération vaut d'être citée : " Au sortir du régiment, on éprouve une liberté si subtile, que l'on croit voler sur la terre et les eaux. Mais on sent le besoin d'une règle, et l'on a tant appris à obéir, que l'on songe à se commander soi-même. " L'heureux caractère de Louis se manifeste au regard des cénacles littéraires de jeunes hommes : " Quoi! Ils ont choisi une profession ; ils l'exercent; et au lieu de s'en contenter honnêtement, ils prétendent régenter tout le monde ! S'ils veulent pénétrer au fond des choses, qu'ils s'efforcent de travailler de leur mieux; et un chaudronnier qui martèle bien ses chaudrons, comme disait Gœthe, en sait autant sur l'harmonie de l'univers que le plus habile philosophe. " Tout un chapitre, " Le soir dans l'atelier ", dans lequel deux amis, Louis et Albert devisent est à considérer comme une peinture d'un aspect de la personnalité de l'auteur, l'autre étant certainement le travail qui, malgré l'apparence, devait être bien présent chez ce bon élève devenu un écrivain rare. Un chapitre, " Une nuit " évoque la rencontre de Titinne, jeune modèle, qui deviendra le modèle de Chiquette, un autre, ( L'hôte ), celle de Jean Florance le Pauvre garçon de la Petite Chiquette. Quand il se demande : " Comment sont donc faits les hommes pour qu'ils négligent ainsi la santé et l'habileté des jeunes gens : tout ce qu'il y a de plus beau sur la terre !... " Codet n'a certes pas encore idée de quoi sont capables " ces hommes " qui le tueront ! Peut-être n'aurait-il dit que : " Il faut seulement n'être pas trop attristé, aux heures où l'on découvre que chacun vit pour soi, et que tous les hommes sont à jamais des étrangers. " Il est amoureux des images mais aussi des mots qui sont des images, son petit livre en fourmille rapportées du discours populaire " traditionnel " ou de ses rencontres.

Lettres à deux amis : Les deux amis sont Eugène Montfort, écrivain, fondateur et directeur de la revue Les Marges et Louis Bausil, peintre originaire de Perpignan comme Louis Codet. On est immédiatement touché par ces lettres d'un grand intérêt, vives et écrites. Les dernières lettres à Eugène Montfort en particulier qui montrent un homme blessé qui pense s'en tirer et qui raconte la façon dont il a été blessé, quelques notes justes et concises sur la situation du soldat et rapportent par le détail des anecdotes comme celle du blé qui est un vrai bijou. Louis Codet s'y montre fidèle à cette image de bienveillance et de fine intelligence qu'il avait dans la vie civile, autant qu'observateur exceptionnel sensible aux couleurs et aux hommes ( si l'on oublie les italiens qui, dans une première lettre à Bausil, ne semblent pas l'avoir ravi ).

César Capéran : Certainement que ce n'était pas l'intention de Louis Codet qui n'a fait qu'exploiter littérairement la figure originale de son compatriote gascon et ami : Victor Gastilleur, mais le gascon Louis Codet aura écrit sans le vouloir, avant 1914, un petit anti Tartarin. L'un est gascon, l'autre provençal. Capéran ne se vante jamais, il vit en original, ne fait rien, absolument rien, n'émet que rarement des pensées sans justification jusqu'à terminer son aventure dans une sinécure attendue. Au titre de l'humour de Louis Codet je donnerais ce petit extrait : "  Je pris posément la parole et lui prouvait qu'il avait tort : Que d'abord ( comme je le pense) le favoritisme était la meilleure méthode de gouvernement, la seule qui fût digne d'un, peuple éclairé ; que nul autre moyen d'apprécier un homme et de le mettre en place ne saurait être comparé au choix et à la faveur d'un chef intelligent ; que les diplômes ont toujours constitué la parure des sots ; qu'il fallait être une sorte d'instituteur et un fétichiste pour en juger différemment. " Louis Codet ne publia pas ce petit livre de son vivant craignant de s'aliéner son modèle, il avait déjà fait l'expérience des mésaventures qui guettent l'écrivain quant aux réactions de ses modèles réels ou imaginaires. Il y aurait d'ailleurs une vraie étude à réaliser sur ce sujet, les écrivains bien implantés ayant tous connu ce type de mésaventures avec des conséquences plus ou moins graves.

Privat-Le Rocher a la bonne idée de nous donner dans la collection Motifs (n°304) une réédition de ce texte avec une préface de Robert de Goulaine. (6€)

 

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