Accueil Boylesve France Cabanis Aymé Drieu la Rochelle Green Rebell Gary  Sansal  Millet Bourget Istrati Estaunié Baillon Doff Jouhandeau Simenon Gide Cossery Fajardie Aragon Gaboriau Leblanc Codet Clermont Sartre Tillinac Littell Merle Leroux Fernandez Chardonne Sagan Kessel Malaparte  Kadaré Soros  Textes Fondamentaux  Ecrivains morts à la Guerre Chroniques  Lectures diverses  Littérature Américaine

 NAVIGATION

PAUL ELUARD

1895 - 1952

 

Messagerie ( Bourgeois.andre@9online.fr ) ( Français seulement, les pièces jointes ne sont jamais ouvertes. )

Retour PAGE D'ACCUEIL

Poète, surréaliste, résistant, communiste, voilà Paul Eluard vu de l'extérieur.

Pour ce qui compte, je vous donne quelques vers - copyright oblige - et parce que le but de cette page est de vous inciter à le lire et à y trouver vous mêmes les échos de votre être poétique. Pour la plupart des poèmes évoqués ici, c'est tout le poème qu'il faudrait citer. Eluard est un poète des profondeurs, en quelques mots, quelques vers, il suscite en nous des échos forts. Il est certainement, au-delà des écoles et des engagements, le poète majeur de son époque, c'est parce qu'il y avait en lui cette force qu'il a éprouvé le besoin de s'engager, ses raisons étaient nobles, le reste ne compte pas... 

"Belle épouse de mémoire

Elle sortit de son lit

Comme on entre dans l'histoire."  Livre Ouvert (Pléiade I p 1084)

 

"De tout ce que j'ai dit de moi que reste-t-il

J'ai conservé de faux trésors dans des armoires vides" ...   Comme deux gouttes d'eau (Pléiade I p412)

 

"Filles de rien prêtes à tout

Soeurs des fleurs sans racines

Soeurs des enfants rebelles" ... Comme deux gouttes d'eau (Pléiade I p412)

 

"L'ignorance à chanter la nuit

Où le rire perd ses couleurs

Où les déments qui le dévorent

S'enivrent d'une goutte de sang

Rayonnante dans des glacières"... L'amour la poésie (Pléiade I p246)

 

"Ils n'étaient que quelques-uns

Sur toute la terre

Chacun se croyait seul

Ils chantaient ils avaient raison

De chanter"... Les yeux fertiles (Pléiade I p496)

 

"Espère

Que tu vas te sourire

Pour la première fois"... Les yeux fertiles (Pléiade I p507)

 

"N'est-ce pas depuis toujours

Que les jours sont sans amour

Chaque aurore impardonnable

Chaque caresse vilaine

Et chaque rire une injure" Lingères légères (Pléiade II p9)

 

"Ô mes soeurs survivantes

Vous jouez votre vie

Pour que la vie triomphe

..........

Chaque visage aura droit aux caresses." Poèmes politiques (Pléiade II p233)

 

"Les prisons sont fermées aux prisonniers

Elles sont devenues des rochers dans la foule

J'en parle comme je respire

Si elles étaient ouvertes je serais dedans

Tout le monde est dehors." Pouvoir tout dire - "D'un temps futur" (Pléiade II p372)

 

Les œuvres complètes de Paul Eluard ont été éditées par Gallimard dans la collection de la Pléiade en deux volumes. Beaucoup de recueils sont disponibles dans la collection Poésie du même éditeur.

25-10-2004

* * *

" Ce qui m'a toujours rebuté chez les surréalistes c'est la niaiserie iconoclaste. Pour beaucoup d'entre eux, tant de talents gaspillés. Le reste, l'accès à l'inconscient par les mots, par la représentation est intéressant, incontournable. En clair dada pollue. L'intolérance d'un Breton donne au mouvement un caractère plutôt odieux. Il est incontestable que la poésie qui est par excellence le domaine de l'inconscient ou du " surconscient ", comme un accès à une autre sphère d'existence d'où nous sont dictés quand nous sommes en état de réceptivité des " messages ", s'est dégagée avec ce mouvement d'une gangue sclérosée et versificatrice. Comme toujours l'école n'a en elle même rien apporté, elle n'a fait que fédérer et parfois dévoyer un mouvement déjà en marche et qui aurait poursuivi sans elle. Valéry, à l'opposé de cette conception, reste cependant une sorte de prestidigitateur et je ne connais rien de plus beau que le Cimetière marin en matière de " jeux de mots ", rien de plus beau et de plus gratuit, quelque chose qui n'éveille en moi qu'un frisson esthétique là où un poème privilégié d'Eluard comme Filles de rien prêtes à tout, touche au tréfonds de l'être. Comme toujours pour comprendre, il faut se remettre en perspective. L'ébranlement du premier conflit mondial, la révolution russe, le retour triomphant des bigots dans le domaine culturel. Mais quand ils s'attaquent à France par exemple, les surréalistes commettent une erreur, c'est un acte d'opportunisme pur, ils se trompent de cible, derrière la forme, ce classique est des leurs, bien plus qu'un Claudel ou que peut-être ce pauvre Apollinaire. Ils sont d'ailleurs alors en bien mauvaise compagnie, celle d'un Valéry par exemple. Quand Eluard ou Breton poussent trop longtemps leur voyage communiste, ils font montre d'une incapacité à se respecter. Pas grave, sauf quand on a trop voulu être exemplaires, quand on s'est érigé en censeurs. D'ailleurs les poèmes d'Eluard à Staline sont à la hauteur de la plume dévoyée, ils rejoignent ceux d'Apollinaire au Pape, sauf qu'il reste quand même en ces vers d'Eluard quelque chose à chaque fois qu'il s'éloigne du " petit père des peuples " pour rejoindre la grande illusion sur laquelle se vautrait ce porc. Eluard ne sait pas être mauvais, il y a en lui comme une force acquise qui jamais ne se tait. " Brèves 17-3-2005

 

Retour PAGE D'ACCUEIL