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LE DEUXIEME SOUFFLE

 

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Quelle mouche a bien pu piquer Alain Corneau, et l'inciter à faire un remake de ce pur chef d'œuvre : Le deuxième souffle ?

 

Tous les cinéphiles se souviennent du film de Melville et de ses interprètes. Un classique, traité avec une économie de moyens et une sobriété exemplaire qui lui donnent toute sa force. Chaque scène pourrait être une scène de théâtre classique, dans les moments difficiles, comme la torture à la police marseillaise, on suggère. Pas de scènes de fesses dont, il faut bien le dire, on ne saurait pas vraiment quel serait leur rôle dans un tel scénario. Bref, un film fort, mené à un rythme soutenu où rien d'inutile ne vient distraire d'une intrigue bien nouée.

Qu'en a fait Corneau ?

D'abord, ses acteurs. Mis à part Michel Blanc qui manque la scène d'anthologie de la première intervention du commissaire Blot, ils sont tous très bons dans leur rôle, Michel Blanc y compris pour la suite du film, et un bon metteur en scène, au cinéma, n'aurait pas laissé passer une telle prise pour la première scène.

Un bon metteur en scène, c'est ce qui a manqué à ce film où les choix de mise en scène sont affligeants, où l'on va au pire à chaque instant avec un flair que seul les plus mauvais possèdent. Le choix quand on fait le remake d'un chef d'œuvre est mince. Le démarquer et le nouveau film est tout à fait inutile sauf si le miracle a lieu, d'une réalisation exceptionnelle. Faire différent et il faut avoir beaucoup d'imagination et une imagination "fertile".

Alain Corneau n'a pas vraiment choisi. Il a démarqué sans démarquer. Par contre, il a réussi à être mauvais du début à la fin. Hémoglobine à la une, scènes invraisemblables comme dans le pire cinéma américain - par exemple la détestable scène de la mort de Gu -, lenteurs, musique inutile et tintamarresque, cul gratuit, bref : une horreur dont on ne songerait même pas à parler si elle ne démarquait pas un joyau. Tout ce qui est ajouté par Corneau est exécrable, ce qui ne l'est pas est mal traité. Pour gaspiller aussi remarquablement un si bon scénario avec des acteurs aussi bons, il faut être le meilleur mauvais metteur en scène possible !

La sortie de ce pompeux navet, claironnée à grand renfort de présence de ses acteurs sur les lucarnes, est une bonne occasion de revoir le film de Melville, certaines chaînes de télévision ne s'y sont pas trompées qui nous l'ont offert. Quant à l'autre, le navet, pourquoi ne l'offrirait-on pas aux écoles de cinéma en exemple de ce qu'il est inutile, superflu et stupide de commettre ?

Souhaitons à Alain Corneau un deuxième souffle car il est manifestement au-delà de la fin du premier et à ce remake d'être rapidement oublié !

 

 

LE DEUXIEME SOUFFLE

Un film de Jean Pierre MELVILLE d'après le roman de José Giovanni  (1966)

avec :

Lino Ventura

Paul Meurisse

Raymond Pellegrin

Marcel Bozzuffi

Christine Fabrega

Michel Constantin

Pierre Zimmer

 

 

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