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LES ŒUVRES : Leurs œuvres

 

BIOGRAPHIE DE RENE BOYLESVE

 

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* L'essentiel des renseignements qui suivent, concernant la jeunesse de René Boylesve, est tiré du livre de mon homonyme, André Bourgeois, La vie de René Boylesve, Les enfances, 1867 - 1896. 

René Tardiveau, dit BOYLESVE en littérature, est né le 14 avril 1867 à La Haye-Descartes, en Indre-et-Loire, patrie du célèbre philosophe, c'est l'année de la mort de Baudelaire, Gide naîtra deux ans plus tard. De son vrai nom René Tardiveau, il prendra pour nom de plume le nom de sa mère : BOYLESVE. Le père, Maître François Pierre Auguste Tardiveau, fils de petits cultivateurs beaucerons, notaire et la mère Marie Sophie Boilesve, issue d'une vieille famille angevine installée en Touraine et apparentée à la noblesse locale sont issus de milieux différents, l'enfant, René Boylesve fréquentera peu les grands parents Tardiveau. Une sœur, Marie, naquit le 29 septembre 1869.

 

La mère de René Boylesve meurt en 1871, il a donc 4 ans. Il est alors élevé à la Barbotinière dans l'ombre de sa grand tante Clémence Jeanneau, qui deviendra la Tante Félicie Planté de la Becquée et la Félicie Plateau des Bonnets. Maître Tardiveau se remarie en février 1874 avec Marie Louise Agathe Eugénie Bruanauld de Montgazon, jeune femme d'une trentaine d'années, mondaine. En juin 1876, c'est la tante Clémence Jeanneau qui meurt d'un cancer. René et Marie deviennent légataire universels de leur tante. En septembre de la même année, l'oncle Jeanneau, mari de Clémence, ne supportant pas la disparition de sa femme, se tire un coup de fusil dans le visage. Les enfants rentrent alors à La Haye, chez leur père remarié. En août 1876, le notaire qui attendait la mort de la vieille propriétaire, rachète la maison Mouton, également convoitée par un potentat local, le riche Monsieur Defond. C'est le début de sa ruine provoquée par l'inimité qui résulte de l'achat de cette maison. René Boylesve nous contera cette histoire ainsi que son amour de la maison et de son parc, dans L'enfant à la balustrade œuvre dans laquelle la maison Mouton, devient la maison Colivaut, comme il contera la période précédente, de la Barbotinière dans Les bonnets de dentelles, réécrits et publiés sous le titre La Becquée.

 

En 1873, René Boylesve a rencontré Louise Renaut, née en 1864. Il la rencontrera assez souvent jusqu'en 1891. Il en sera amoureux toute sa vie, elle ignorera toujours cet amour. A la rentrée de 1877, René est mis en pension chez les frères des Ecoles Chrétiennes à Poitiers. Il suivait en outre des cours de latin à l'extérieur de l'école. En juillet 1878, figurant parmi les meilleurs élèves, il reçoit six prix et deux accessits. En 1880, à la rentrée, il change d'école et entre au collège de la Grand'Maison toujours chez les frères. En 1882 René Tardiveau quitte le collège de Grand'Maison, fermé suite aux décrets Jules Ferry. En 1883, Maître Tardiveau vend son étude et la maison "Colivaut", il s'installe à Tours où, abandonnant le notariat, il devient "agréé au tribunal" (avocat). Aveu de défaite face à Monsieur Defond, le Monsieur Plancoulaine de l'Enfant à la balustrade. A la rentrée de 1882, René entre en seconde au lycée René Descartes, où il est externe. Maître Tardiveau se tue le 17 mai 1883, d'une façon assez horrible (il se tranche la gorge avec un rasoir.) En 1884, René passe sa première partie de baccalauréat à Poitiers. C'est en 1885 qu'il connaît sa première aventure, d'un soir, avec une danseuse de Tours, Gaby Dalbret.

En novembre 1885, René Tardiveau s'installe rue Monge, il est inscrit à la Sorbonne. Il apprend l'Histoire, a des aventures féminines, fréquente un jardin, celui du Luxembourg, qui remplace celui de la maison Colivaut. Il correspond avec son grand-père, sa sœur, une vieille amie, Adelaïde Blaque (qui sera le modèle de Mademoiselle Cloque.)

Il admire Montaigne et Pascal, Lamartine est son poète préféré. On en trouvera une trace dans Mon amour. Sur cette période de sa vie il faut lire la biographie citée plus haut, fruit de recherches assidues et ayant bénéficié des souvenirs et documents de la sœur de René Boylesve. En 1888, il publie une nouvelle dans une revue tourangelle dirigée par Auguste Chauvigné. C'est en fin 88 qu'il rencontre Jane Avril, qui deviendra célèbre quelques années plus tard, pour laquelle il semble qu'il ait eu une grande admiration.

 

En 1889, licencié en droit, René se lance dans la vie littéraire du quartier latin. Jusqu'en 1896, il collabore à diverses revues dans lesquelles il publie sous plusieurs pseudonymes, La plume et surtout à l'Ermitage qu'il codirigera à la demande de Mazel, d'abord avec Retté puis avec Stuart Merrill et enfin avec Hugues Rebell. Il fait la connaissance de Régnier, de Gide, de Viellé-Griffin, de Moréas, de Charles Guérin, de Maindron, de Toulet, de Valéry, de Souday qui lui vouera une de ces solides haines irrationnelles basées sur une sottise que la vie littéraire sait susciter, de Des Gachons et surtout de Hugues Rebell qui aura sur lui une influence déterminante. C'est en 1894 que ce dernier publiera son œuvre majeure, Les chants de la pluie et du soleil, dont on ne peut pas penser qu'ils aient été sans influence sur Les Nourritures Terrestres de Gide, parues en 1897, bien que Gide n'ait jamais évoqué cette source d'inspiration et qu'il ait écarté Rebell de son anthologie de la poésie française. Rebell contrebalance chez Boylesve les mauvaises influences mystiques de Le Cardonnel et de Germain. Selon Gérard-Gailly, c'est Rebell qui fut à l'origine de la Becquée en incitant Boylesve à écrire ses souvenirs d'enfance. Il rencontre Anatole France pour qui il a une admiration profonde. Il admire également Barrès mais, comme beaucoup d'autres, reviendra de cette admiration, ne partageant pas de nombreuses idées du futur chantre du nationalisme.

 

C'est à cette époque, en 1892, que Boylesve rencontrera Marie T, dont il deviendra amoureux et qui effacera, mais pas totalement le souvenir frais de l'inaccessible Louise Renaut. Inaccessible, Marie T. promise par ses parents à un homme beaucoup plus âgé qu'elle mais riche, l'était aussi, d'une autre façon cependant. En 1894-1895, René écrit des contes et des nouvelles, mais surtout un long conte dont l'idée lui est venue suite à une publication de la Plume revue à laquelle il participait sous divers pseudonymes, Les Bains de Bade et travaille à un roman qui sera Le Médecin des Dames de Néans. Il a adopté définitivement en 1893 comme nom de plume Boylesve, le nom de sa mère, après avoir transformé le i en y.

 

1896 est l'année des premières parutions, Le Médecin des Dames de Néans, chez Ollendorf. Par ailleurs on retrouvera plus tard des échos de la vie de l'étudiant Tardiveau dans le Bel avenir, un roman assez léger mais non dépourvu de la qualité principale de Boylesve : l'observation.

 

Sa sœur a épousé en 1891, un industriel de l'automobile, un des frères Mors. Boylesve fréquente le couple et le frère de son beau-frère qui a une fille, Alice, âgée de 14 ans de moins que lui. Il l'épousera en 1901. Les Mors sont très riches, ils installent le jeune couple et Boylesve connaîtra dès lors une vie mondaine et de salons qui, semble t-il le laissera vite assez désabusé.

 

La guerre verra le couple établi à Deauville où Alice devient infirmière et se consacre passionnément à sa tâche pendant que Boylesve se consacrant aux " écritures " abandonnera bientôt. C'est là qu'il rencontre Betty Halpérine qui devient sa maîtresse et qui ne l'abandonnera plus.

 

En 1914, il perd son demi-frère Pierre, tué au front auquel il dédiera en 1916, le curieux et déroutant roman du souvenir : Tu n’es plus rien.

 

Elu en 1918 à l’Académie française, il faillit y faire entrer Gide quelques années plus tard. Heureusement pour lui, Roger Martin du Gard en dissuada ce dernier qui n’y voyait qu’un tremplin pour donner plus d’écho à la publication du brûlot de défense de l’homosexualité, Corydon.

 

Boylesve ne quitte pas sa femme, ils vivent sous le même toit, l'écrivain avec sa secrétaire, Betty, et Alice en compagnie d'un grand blessé de guerre auquel elle se consacre.

 

La découverte de Proust sera pour René Boylesve le grand choc littéraire. Conscient de la parenté de l'écrivain avec sa première façon, il le rejette d'abord - certainement pour ne pas renier son œuvre - avant de reconnaître en lui l'écrivain majeur de son époque. Aux autres sujets de tristesse vient donc s'ajouter la conscience de s'être fourvoyé.

 

En 1924 il publie une longue nouvelle, Souvenir d'un jardin détruit qui sera avec Je vous ai désirez un soir, nouvelle version de Ah! Plaisez-moi, le dernier ouvrage publié de son vivant.

 

René Boylesve meurt d'un cancer le 14 janvier 1926, à la clinique des sœurs de Sainte-Marie, boulevard Arago, où il a été transporté, il n'a pas soixante ans.

 

La postérité ne lui donnera pas la place qui lui revient, c'est le constat sans cesse renouvelé de tous ceux qui découvrent cette œuvre inexplicablement oubliée.

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